La Génération Z condamnée à rester chez ses parents

La Génération Z condamnée à rester chez ses parents

De plus en plus de jeunes adultes se retrouvent condamnés à une situation qui semblait impensable pour les générations précédentes : vivre chez leurs parents bien au-delà de ce qu’on pourrait appeler « l’âge adulte ». Ces jeunes adultes, actifs pourtant et engagés dans la vie professionnelle, se heurtent à un marché immobilier de plus en plus inabordable, les forçant à revoir leurs projets de vie. Dans un pays comme le Canada, où l’indépendance était synonyme de réussite, la réalité d’aujourd’hui semble tragiquement différente. Bien que la situation soit partagée à travers le monde, le Canada se trouve en première ligne d’une crise du logement qui n’épargne personne, ni les jeunes ni leurs familles.

L’immobilier est devenu un piège

Le marché immobilier canadien, en particulier dans les grandes villes comme Toronto et Vancouver, est devenu un terrain miné pour les jeunes adultes. Le rêve d’acquérir un chez-soi ou même de vivre seul dans un petit appartement semble se dérober chaque jour un peu plus. Le prix des loyers, souvent exorbitant, est le principal facteur qui piège cette génération. À Toronto, par exemple, les loyers mensuels peuvent facilement dépasser les 1 600 dollars canadiens, un montant difficile à assumer même avec un salaire de 3 000 dollars mensuels. La réalité est que ces jeunes, loin de vivre dans le luxe, doivent encore jongler avec les frais de subsistance, rendant toute idée de quitter le domicile parental pratiquement impossible.

La réalité économique des jeunes

Il est important de comprendre que ces jeunes adultes ne choisissent pas de vivre chez leurs parents par confort. La plupart sont actifs sur le marché du travail, et bon nombre d’entre eux exercent des professions à responsabilité. Mais malgré leurs efforts, les salaires peinent à suivre l’envolée des prix. Ils n’ont d’autre option que de revenir chez leurs parents pour éviter de sombrer dans la précarité. Un exemple frappant est celui d’un jeune de 21 ans, vivant à Toronto. Malgré un salaire de 3 000 dollars mensuels, il a dû, en 2022, retourner vivre avec sa mère et son frère, l’éloignant de l’indépendance qu’il avait pourtant connu.

Un cercle vicieux de dépendance

La dépendance financière vis-à-vis des parents engendre un profond sentiment de frustration. Bien que certains jeunes puissent contribuer financièrement à leur foyer, cette situation les empêche d’envisager un avenir stable à long terme. Ils se retrouvent souvent coincés dans un « carcan économique », avec peu de perspectives de progression. Leur indépendance est brisée, et les projets d’avenir sont mis sur pause. De plus, cette situation a un impact plus large : elle redéfinit le rôle des parents, souvent contraints d’adapter leurs plans de retraite et de sécurité financière pour faire face à cette réalité.

Le phénomène s’inscrit également dans une reconfiguration des liens familiaux et sociaux. L’isolement se fait ressentir, notamment chez les jeunes adultes qui n’ont plus la possibilité de bâtir leur propre communauté, de fonder une famille, ou de s’enraciner dans un lieu. Cela génère un sentiment de stagnation, voire de découragement. Cette génération, souvent qualifiée de nihiliste immobilière, se voit privée des fondations qui étaient autrefois associées à la stabilité économique et à la réussite sociale.

Une situation inédite aux répercussions profondes

Dans les années 1980, à peine 11 % des jeunes adultes canadiens âgés de 25 à 29 ans réussissent encore chez leurs parents. En 2021, ce chiffre a grimpé à près de 30 %. Cela reflète non seulement une précarité grandiose, mais aussi une profonde inégalité générationnelle. Si les jeunes adultes d’aujourd’hui sont confrontés à des prix de logement insoutenables, les générations précédentes ont retenu d’un accès plus facile à la propriété et à des loyers plus abordables. La différence est frappante, et il est difficile d’ignorer le fossé grandissant entre les générations qui en découle.

Ce changement de paradigme économique n’est pas sans conséquence sur les politiques sociales et urbaines. À travers le pays, des débats se multiplient sur la manière de réformer le marché du logement. On parle de solutions comme l’augmentation de l’offre de logements sociaux, la réduction de la spéculation immobilière, voire l’interdiction des emplacements touristiques. Cependant, malgré toutes ces propositions, les solutions ne seront pas du jour au lendemain. Il faudra des années, voire des décennies, pour que ces mesures aient un impact tangible. D’ici là, les jeunes adultes canadiens continuent de faire face à cette réalité difficile.

Un avenir incertain

Si des solutions sont en train d’être proposées et mises en débat, elles risquent de se heurter à des obstacles politiques et économiques considérables. En attendant, les jeunes Canadiens, privés de la possibilité d’acheter ou de louer dans des conditions décentes, risquent de se retrouver à voir leur avenir se construire dans une sorte de flou économique. L’avenir de cette génération semble, à bien des égards, suspendu à un marché qui ne répond plus aux besoins fondamentaux de ses citoyens. Il est difficile de ne pas éprouver de la compassion et de l’empathie pour cette jeunesse qui, malgré toute sa bonne volonté, n’a que peu de prises sur sa propre destinée.

Le destin de ces jeunes adultes n’est pas une fatalité, mais il n’en demeure pas moins que le Canada, comme de nombreux autres pays, doit s’interroger sur les causes profondes de cette crise. Plus que jamais, il est crucial de remettre en question les politiques économiques et immobilières afin de permettre aux générations futures de prendre leur envol, de bâtir un foyer et de se projeter sereinement dans l’avenir. Mais, en attendant que des solutions viables soient mises en place, les jeunes Canadiens se voient contraints de prendre leur mal en patience.

Si vous avez aimé cet article, vous pouvez le partager à vos contacts et amis sur les réseaux sociaux, ou tout au moins un , cela serait apprécié, Merci !

SVP, suivez-nous sur Linkedin:

Et sur X, anciennement Twitter:

Ne loupez aucun article en vous abonnant à Mes Plaisirs sur Google New