Faire de l’Exercice en Soirée pour Réduire la Glycémie

Faire de l'Exercice en Soirée pour Réduire la Glycémie

L’exercice physique joue un rôle crucial dans la gestion de nombreuses conditions de santé, notamment le surpoids, l’obésité et les maladies métaboliques. Parmi ces conditions, la régulation de la glycémie est un enjeu majeur, surtout pour les individus en surpoids ou obèses qui sont plus susceptibles de développer une résistance à l’insuline. Une étude publiée dans la revue Obesity met en lumière une découverte fascinante : pratiquer une activité physique modérée à vigoureuse en soirée pourrait être particulièrement bénéfique pour réduire le taux de sucre dans le sang chez ces individus. Cet article explore cette étude, ses implications, et les mécanismes sous-jacents qui rendent l’exercice du soir si efficace pour la gestion de la glycémie.

Comprendre la glycémie et ses enjeux

La glycémie et l’insuline

La glycémie, ou taux de sucre dans le sang, est un paramètre crucial du métabolisme énergétique du corps. Elle est régulée principalement par l’insuline, une hormone sécrétée par le pancréas. Lorsque nous mangeons, les glucides de notre alimentation sont convertis en glucose, qui passe dans le sang. L’insuline permet aux cellules de capturer ce glucose pour l’utiliser comme source d’énergie ou pour le stocker sous forme de glycogène dans le foie et les muscles.

La résistance à l’insuline

Chez les personnes en surpoids ou obèses, le mécanisme de régulation de la glycémie peut être compromis. Une accumulation excessive de tissu adipeux, en particulier la graisse viscérale, peut induire une résistance à l’insuline. Cette condition se caractérise par une diminution de la capacité des cellules à répondre à l’insuline, ce qui conduit à des niveaux élevés de glucose dans le sang. Si elle n’est pas traitée, la résistance à l’insuline peut évoluer vers un diabète de type 2, une maladie chronique aux multiples complications.

L’impact de l’exercice physique sur la glycémie

Mécanismes de l’exercice

L’exercice physique a des effets bénéfiques bien documentés sur la glycémie et la sensibilité à l’insuline. Pendant l’exercice, les muscles utilisent le glucose du sang comme source d’énergie, ce qui contribue à abaisser la glycémie. De plus, l’exercice augmente la sensibilité des cellules à l’insuline, améliorant ainsi l’efficacité de cette hormone pour réguler les niveaux de glucose dans le sang.

Types d’exercice et effets métaboliques

Il existe différents types d’exercices physiques, chacun ayant des effets variés sur le métabolisme :

  • Exercice aérobie : Activités telles que la marche rapide, le jogging, et le cyclisme augmentent la consommation d’oxygène et améliorent la santé cardiovasculaire. Elles sont efficaces pour réduire la glycémie et améliorer la sensibilité à l’insuline.
  • Exercice anaérobie : Activités de haute intensité, comme l’haltérophilie, qui se concentrent sur des périodes courtes d’effort intense. Ces exercices augmentent la masse musculaire, ce qui à son tour améliore la capacité du corps à gérer le glucose.
  • Exercice de résistance : Inclut des activités comme l’entraînement avec des poids, qui augmentent la force musculaire et la masse maigre, améliorant ainsi la gestion de la glycémie.

L’étude sur l’exercice en soirée

Contexte et objectifs

L’étude publiée dans Obesity avait pour objectif principal de déterminer si le moment de la journée où l’exercice est pratiqué a un impact sur la régulation de la glycémie chez les adultes en surpoids et obèses. Cette recherche a été motivée par le besoin de prescrire des exercices de manière plus précise et personnalisée, tenant compte non seulement du type et de l’intensité de l’exercice, mais aussi du moment optimal pour le pratiquer.

Méthodologie

L’étude a été réalisée à partir des données d’un essai contrôlé randomisé multicentrique mené à Grenade et à Pampelune, en Espagne. Les participants étaient 186 adultes, âgés en moyenne de 46 ans, tous présentant un indice de masse corporelle moyen de 32,9 kg/m². L’activité physique et les schémas de glycémie des participants ont été surveillés sur une période de 14 jours à l’aide d’accéléromètres triaxiaux et de dispositifs de surveillance continue de la glycémie.

Classification de l’activité physique

Les chercheurs ont classé le volume d’activité physique modérée à vigoureuse accumulée chaque jour en différentes catégories :

  • Inactif : Aucune activité physique modérée à vigoureuse accumulée.
  • Matin : Plus de 50 % des minutes d’activité physique modérée à vigoureuse accumulées entre 6 h 00 et midi.
  • Après-midi : Plus de 50 % des minutes d’activité physique modérée à vigoureuse accumulées entre midi et 18 h 00.
  • Soir : Plus de 50 % des minutes d’activité physique modérée à vigoureuse accumulées entre 18 h 00 et minuit.
  • Mixte : Aucune plage horaire définie ne représentait plus de 50 % de l’activité physique modérée à vigoureuse de la journée.

Résultats principaux

L’étude a révélé que les participants qui accumulaient plus de 50 % de leur activité physique modérée à vigoureuse le soir présentaient une diminution significative de leur glycémie diurne, nocturne et globale par rapport aux participants inactifs. Cette association était particulièrement forte chez les individus ayant une régulation glycémique altérée. Les résultats étaient similaires chez les hommes et les femmes.

Explications des résultats

Influence du rythme circadien

Les chercheurs pensent que le rythme circadien, ou horloge biologique, joue un rôle crucial dans la façon dont l’exercice influence la régulation de la glycémie. Le métabolisme du glucose et la sensibilité à l’insuline varient au cours de la journée en fonction des cycles circadiens. En soirée, le corps pourrait être plus réceptif aux effets bénéfiques de l’exercice sur la glycémie, ce qui expliquerait pourquoi les résultats de cette étude montrent une réduction plus importante de la glycémie chez les personnes faisant de l’exercice le soir.

Impact hormonal

L’exercice physique influence également la sécrétion de diverses hormones, dont l’insuline et le cortisol. Le cortisol, une hormone du stress, suit un cycle circadien avec des niveaux élevés le matin et bas le soir. Une activité physique en soirée pourrait donc bénéficier d’un environnement hormonal plus favorable pour la régulation du glucose, comparé à un exercice matinal où les niveaux de cortisol sont plus élevés.

Implications pratiques

Prescription d’exercice de précision

Ces résultats ont des implications importantes pour la pratique clinique et la prescription d’exercices. Plutôt que de simplement recommander aux patients de pratiquer une activité physique, les professionnels de la santé peuvent désormais conseiller spécifiquement de privilégier l’exercice en soirée pour une meilleure régulation de la glycémie. Cela pourrait améliorer l’efficacité des programmes d’exercices, en particulier pour les patients à risque de résistance à l’insuline ou de diabète de type 2.

Intégration dans le mode de vie

Pour de nombreuses personnes, l’intégration de l’exercice physique dans une routine quotidienne peut être un défi, en raison de contraintes de temps et d’engagements personnels ou professionnels. Cependant, ces nouvelles recommandations offrent une flexibilité accrue, permettant aux individus de choisir le moment de la journée qui leur convient le mieux, tout en maximisant les bénéfices pour leur santé métabolique.

Conclusion

L’exercice physique est un pilier essentiel de la gestion de la glycémie et de la prévention des maladies métaboliques. Cette étude souligne l’importance de l’heure de la journée pour optimiser les effets de l’exercice sur la régulation de la glycémie chez les adultes en surpoids et obèses. En intégrant ces nouvelles connaissances dans les recommandations cliniques, les professionnels de la santé peuvent offrir des conseils plus personnalisés et efficaces, améliorant ainsi la qualité de vie et les résultats de santé de leurs patients.

En fin de compte, il ne s’agit pas seulement de bouger davantage, mais de bouger au bon moment. L’exercice en soirée se révèle être une stratégie puissante pour abaisser la glycémie, offrant une nouvelle dimension à la prescription d’exercices de précision pour les individus en surpoids et obèses. Cette approche personnalisée promet de transformer la façon dont nous abordons la gestion de la santé métabolique, ouvrant la voie à des interventions plus ciblées et efficaces.

Lien vers cette étude 

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