Dans un monde où l’on veut à la fois être apprécié et respecter nos propres besoins, trouver l’équilibre entre l’égoïsme et l’abnégation peut sembler aussi délicat que de marcher sur un fil. Est-il possible de penser à soi sans être catalogué de « personne égoïste » ? Et comment éviter de se perdre en voulant faire plaisir aux autres à tout prix ? Explorons ensemble ces questions pour trouver ce juste milieu tant recherché.
L’Égoïsme : Un Tabou Qui Perdure
On nous a souvent appris que penser à soi était un comportement égoïste, quelque chose à bannir. Mais est-ce vraiment le cas ? L’égoïsme, tel qu’on le perçoit généralement, se manifeste lorsqu’une personne agit uniquement dans son propre intérêt, au détriment des autres. Cela dit, refuser une demande légitime pour préserver son bien-être n’est pas forcément une preuve d’égoïsme, mais plutôt un acte de self-care (ou, pour les amateurs de français pur, de soin personnel). Se préserver, c’est se donner la chance de mieux aider les autres plus tard.
Pourtant, beaucoup ressentent de la culpabilité lorsqu’ils prennent du temps pour eux-mêmes ou refusent une sollicitation. Cette voix intérieure – souvent celle des parents ou de la société – qui susurre : « Tu devrais être plus généreux » ou « Ne pense pas qu’à toi » est difficile à ignorer. Mais au fond, s’imposer systématiquement des sacrifices n’est pas une solution viable.
L’Abnégation : La Générosité Mal Interprétée
À l’opposé de l’égoïsme, il y a l’abnégation. Cette vertu, que l’on pourrait considérer comme noble, consiste à toujours penser aux autres avant de penser à soi. Faire passer les besoins de sa famille, de ses amis ou de ses collègues avant les siens peut sembler une preuve d’altruisme, mais c’est aussi une route semée d’embûches.
Pourquoi ? Parce que se plier constamment aux attentes des autres peut mener à un épuisement mental et physique. Au bout du compte, les frustrations s’accumulent, et l’on finit par ne plus avoir l’énergie ni l’envie d’aider qui que ce soit. Se sacrifier, c’est bien ; mais si cela se fait au prix de notre santé ou de notre bonheur, est-ce réellement une preuve de générosité ? Peut-être qu’une dose de pragmatisme et un soupçon d’égoïsme bien placé seraient plus bénéfiques.
Des Origines Qui Viennent de Loin
Cette difficulté à dire non ou à imposer des limites trouve souvent ses racines dans notre enfance. Certains ont grandi avec l’idée qu’ils devaient toujours se comporter en « bons enfants » pour mériter l’affection et la reconnaissance. D’autres ont été entourés de parents peu disponibles ou sévères, qui ne laissaient que peu de place aux erreurs ou à l’expression des besoins personnels. Devenus adultes, ils reproduisent inconsciemment ces schémas, se jugeant sévèrement au moindre écart, comme s’il était interdit de penser à soi.
Ainsi, chaque fois qu’ils tentent d’affirmer leurs besoins ou leurs limites, une petite voix intérieure surgit, les accusant de ne pas être assez « bons » ou assez « généreux ». Cette voix est un mélange de normes morales intériorisées, de croyances limitantes et, parfois, de culpabilité mal placée. Mais heureusement, il est possible de la faire taire, ou du moins, de la rendre moins envahissante.
L’Équilibre : Un Art Subtil
Alors, comment trouver cet équilibre entre l’égoïsme et l’abnégation ? Tout commence par une introspection honnête. Il s’agit de se poser les bonnes questions : « Pourquoi ai-je autant de mal à dire non ? », « Dans quelles situations est-il légitime que je pense à moi d’abord ? », ou encore, « Est-ce que je suis en train de me respecter en agissant ainsi ? ».
Il est essentiel de reconnaître ses besoins et de les exprimer, même si cela signifie décevoir certaines attentes. Par exemple, si l’on accepte toujours d’aider un ami même lorsque cela nous épuise, il est crucial de se demander si cette relation est vraiment saine. Peut-être qu’un ami qui nous aime véritablement comprendra nos limites et respectera notre besoin de repos. À contrario, une personne qui insiste ou qui nous fait sentir coupable à chaque refus mérite-t-elle réellement notre temps et notre énergie ?
L’Importance de Se Prioriser Parfois
Apprendre à dire non est un apprentissage. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas un manque de générosité, mais un acte de respect de soi. Dire non, c’est dire oui à ses propres besoins. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut jamais aider les autres, mais il est essentiel de le faire sans se sacrifier.
Prenons un exemple simple : imaginez que vous êtes fatigué après une longue journée de travail et que votre ami vous demande de l’accompagner pour un déménagement. Si vous acceptez systématiquement malgré votre épuisement, vous risquez de vous retrouver à bout de forces. Or, un ami bienveillant comprendrait que vous avez besoin de repos et accepterait votre refus sans vous juger.
En fixant des limites, on évite l’épuisement et on préserve sa capacité à être présent, disponible et généreux lorsque cela compte vraiment. C’est en quelque sorte un investissement à long terme : en prenant soin de soi aujourd’hui, on est mieux préparé à soutenir ses proches demain.
Le Compromis : Une Danse à Deux Temps
Maintenant, trouver cet équilibre demande aussi d’apprendre à faire des compromis. On ne peut pas toujours dire non, tout comme on ne peut pas toujours dire oui. Il faut apprendre à évaluer chaque situation et à décider, en fonction de nos priorités et de nos capacités du moment, si l’on peut répondre à la demande ou s’il est préférable de se préserver.
Imaginez que la vie soit une danse. Pour que celle-ci soit harmonieuse, il faut être à l’écoute de l’autre, mais aussi de soi. On peut se laisser entraîner, mais il faut aussi savoir prendre le lead de temps en temps, pour ne pas perdre l’équilibre. C’est un peu comme dire : « je te suis, mais je me respecte aussi ». Il est essentiel de se rappeler que, dans cette danse, on fait partie de l’équation.
Un Processus en Continu
Trouver l’équilibre entre l’égoïsme et l’abnégation ne se fait pas du jour au lendemain. C’est un cheminement qui demande du temps, de la patience et beaucoup de bienveillance envers soi-même. C’est un peu comme apprendre à faire du vélo : au début, on hésite, on tombe, mais avec de la pratique, on finit par trouver son rythme et avancer sereinement.
Il est important de se rappeler que chaque petit pas compte. À chaque fois que l’on prend une décision en accord avec ses besoins, on se rapproche un peu plus de cet équilibre tant recherché. Et si, parfois, on trébuche ou que l’on se retrouve à sacrifier un peu trop de soi, ce n’est pas grave. L’essentiel, c’est de s’ajuster en cours de route et de ne pas se juger trop sévèrement.
En Conclusion : Entre Moi et l’Autre, Un Juste Milieu
Penser à soi n’est pas synonyme d’égoïsme. De la même manière, penser aux autres en permanence sans se respecter n’est pas toujours de l’altruisme. Trouver cet équilibre, c’est apprendre à écouter ses besoins tout en respectant ceux des autres, sans culpabilité. C’est se rappeler que l’on mérite aussi de recevoir autant que l’on donne.
Alors, la prochaine fois que cette petite voix intérieure essaiera de vous faire culpabiliser, souvenez-vous : il est possible de dire non tout en étant une personne généreuse. L’important, c’est de danser sa propre danse, en harmonie avec soi-même et les autres, sans perdre de vue ses propres limites. Et surtout, de se rappeler que l’équilibre, c’est un art qui se cultive chaque jour.
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