Pourquoi diable, le tofu doit se prendre pour autre chose que ce qu’il est ?

Pourquoi diable, le tofu doit se prendre pour autre chose que ce qu'il est ?
Imitation de poitrines de poulets grillées

Ah, le tofu. Cette curieuse pâte blanche et spongieuse, issue du soja, a le don de polariser les opinions. Pour certains, c’est le symbole de la nourriture saine et végétarienne. Pour d’autres, c’est ce truc insipide qui n’a ni texture ni goût. Et pourtant, depuis quelques années, le tofu semble souffrir d’une crise d’identité. On le voit se transformer en « steak », en « bacon », en « poulet ». Mais pourquoi diable le tofu ressent-il le besoin impérieux de se prendre pour autre chose que ce qu’il est ?

I. Petite histoire du tofu

Avant d’entrer dans le vif du sujet, revenons retenu sur l’histoire du tofu. Originaire de Chine, où il est consommé depuis plus de 2000 ans, le tofu est le résultat de la coagulation du lait de soja. Il est ensuite pressé pour en extraire l’eau et obtenir cette fameuse pâte blanche.

Il est vrai que sa saveur est plutôt neutre, mais c’est précisément cette neutralité qui en fait un aliment si polyvalent. Dans les cuisines asiatiques, le tofu est apprécié pour sa capacité à absorber les saveurs des autres ingrédients avec lesquels il est cuisiné. C’est un peu le caméléon de l’alimentation.

II. La quête d’identité du tofu

En occident, le tofu est arrivé sur nos tables bien plus tard. Avec lui, une certaine perception s’est installée : celle d’un substitut. La raison est double. D’une part, son arrivée coïncide avec la montée du végétarisme et du végétalisme. De l’autre, sa texture et sa neutralité le rendent candidat idéal pour remplacer les ingrédients d’origine animale.

Et c’est là que les choses se corsent. Car plutôt que de célébrer le tofu pour ce qu’il est, on a cherché à le transformer pour le faire ressembler à ce qu’il n’est pas. Un peu comme demander à un chat de se comporter comme un chien, parce qu’il est plus pratique pour vous d’avoir un chien. Étrange, n’est-ce pas ?

III. L’influence du marketing

Le marketing, toujours en quête de nouveaux marchés, n’est pas étranger à cette tendance. Comment vendre du tofu aux populations habituées à la viande ? La réponse : en le faisant ressembler et goûter comme de la viande. Ainsi sont nés le «tofu grillé», le «tofu fumé», ou même, tenez-vous bien, le «tofupudding». L’objectif ? Séduire les consommateurs réticents en leur proposant des produits familiers.

La question est donc : est-ce vraiment nécessaire ? Eh bien, pour certains, oui. Pour ceux qui sont en transition vers un régime végétarien, ces substituts peuvent aider à franchiser le pas. Mais pour d’autres, cela renforce l’idée que le tofu est un «second choix», un ersatz.

IV. Les avantages du tofu tel qu’il est

Plutôt que de masquer le tofu, pourquoi ne pas célébrer ses nombreuses qualités ? Avec sa haute teneur en protéines, sa faible teneur en gras, et sa riche composition en minéraux et en vitamines, le tofu est un aliment de choix pour ceux qui recherchent une nutrition équilibrée.

De plus, sa texture varie selon sa préparation, allant du soyeux pour les soupes, au ferme pour les sautés. Qui a besoin d’un «steak de tofu» quand on peut avoir du tofu croustillant à la sauce teriyaki ou du tofu mariné à la citronnelle ?

V. Retour aux sources

Il est peut-être temps de redécouvrir le tofu pour ce qu’il est, et non pour ce que l’on veut qu’il soit. Dans sa forme la plus pure, le tofu est une toile vierge, prête à absorber toutes les saveurs que vous voulez lui donner. Et si, au lieu de le comparer constamment à la viande, nous commencions à l’apprécier pour sa propre saveur et texture ?

Après tout, personne ne demande à un brocoli de se comporter comme un gâteau au chocolat, même si, avouons-le, cela pourrait être assez amusant à voir.

VI. Le tofu et sa crise identitaire

On pourrait dire que le tofu traverse une sorte de crise d’adolescence. Il veut s’intégrer, être aimé, et il est prêt à tout pour y parvenir. Un peu comme ce moment gênant où vous avez porté ces pantalons à pattes d’éléphant parce que tout le monde le faisait (oui, je parle de vous!).

Mais, tout comme les adolescents finissent par trouver leur propre style, le tofu a aussi sa propre place dans la cuisine. Et il est grand temps que nous, en tant que consommateurs, les reconnaissances et les célébrités pour ce qu’il est, plutôt que pour ce que nous voulons qu’il soit.

Conclusion

Alors, la prochaine fois que vous croiserez du «bacon de tofu» ou des «nuggets de tofu» au supermarché, posez-vous la question : est-ce vraiment ce que je veux ? Ou suis-je prêt à donner au tofu la chance d’être lui-même, avec toute sa splendeur spongieuse et sa délicieuse neutralité ?

Après tout, comme on dit «Soyez vous-même !», le tofu mérite bien d’avoir sa propre identité, n’est-ce pas ?

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