L’Irak, 3 moments-clés sous la gouvernance de Saddam Hussein

L’Irak, 3 moments-clés sous la gouvernance de Saddam Hussein

L’histoire du Moyen-Orient au XXe et début du XXIe siècle est jalonnée de guerres et de crises, souvent alimentées par des enjeux géopolitiques et économiques. L’Irak, sous la gouvernance de Saddam Hussein, en a été un acteur majeur. Trois moments-clés émaillent cette période : la guerre Iran-Irak (1980-1988), l’invasion du Koweït (1990) et l’intervention américaine en Irak en 2003. Retraçons ces moments cruciaux et la posture unique du Canada lors de la guerre de 2003.

1. L’attaque contre l’Iran : 22 septembre 1980

Contexte : À la fin des années 1970, l’Iran traverse une révolution qui voit la chute du Shah et l’ascension de l’Ayatollah Khomeini, établissant un régime islamique radical. Cette transformation menace l’équilibre régional, en particulier pour l’Irak baasiste et laïque de Saddam Hussein.

Les motivations : L’Irak avait plusieurs raisons pour attaquer l’Iran :

  • Territoriales : l’Irak souhaitait reprendre le contrôle de la région riche en pétrole de Shatt al-Arab, disputée depuis des siècles.
  • Politiques : Saddam craignait que la révolution iranienne ne galvanise les chiites d’Irak et ne déstabilise son régime à dominante sunnite.
  • Stratégiques : avec l’Iran affaibli par sa révolution, Saddam a vu une opportunité de devenir le leader régional.

La guerre s’est avérée coûteuse et dévastatrice pour les deux pays, causant des centaines de milliers de morts.

2. L’invasion du Koweït : 2 août 1990

Contexte : La guerre Iran-Irak a laissé l’Irak lourdement endetté. L’Irak accuse le Koweït de vol de pétrole et d’une production excessive, ce qui fait chuter les prix du pétrole, aggravant ainsi les problèmes économiques irakiens.

Les motivations :

  • Économiques : l’invasion permettrait à l’Irak de s’emparer des vastes réserves pétrolières koweïtiennes.
  • Historiques : Saddam revendiquait le Koweït comme partie intégrante de l’Irak depuis l’époque coloniale.
  • Dette : annuler la dette de guerre que l’Irak devait au Koweït.

La communauté internationale a réagi avec force. Les Nations Unies ont imposé des sanctions économiques, et une coalition dirigée par les États-Unis a expulsé les forces irakiennes du Koweït lors de la première guerre du Golfe en 1991.

3. La guerre d’Irak de 2003

Contexte : Après les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis, sous l’administration Bush, lancent une guerre contre le terrorisme. En 2003, sans preuve concrète, ils accusent l’Irak de Saddam de posséder des armes de destruction massive (ADM) et d’avoir des liens avec Al-Qaïda.

Les «faux prétextes» : Après l’invasion, aucune ADM n’a été trouvée, et les liens présumés entre Saddam et Al-Qaïda se sont avérés inexistants. Cela a suscité un débat international sur la légitimité et les motifs réels de l’intervention, certains suggérant que les intérêts pétroliers étaient la principale motivation.

La position du Canada : Le Canada, sous le leadership du Premier ministre Jean Chrétien, a choisi de ne pas participer à l’invasion, arguant du manque de preuves et de mandat clair de l’ONU. Cette décision, bien que controversée à l’époque, s’est avérée judicieuse au vu des informations ultérieures sur les «faux prétextes».

Conclusion : La trajectoire de l’Irak sous Saddam Hussein a été marquée par des décisions belliqueuses et des conflits dévastateurs. L’implication des puissances extérieures, en particulier des États-Unis, a été influencée par des intérêts géopolitiques et économiques. Le choix du Canada en 2003 de ne pas s’engager militairement en Irak, malgré les pressions alliées, montre la complexité des décisions en matière de politique étrangère et souligne l’importance de la prudence et de l’évaluation rigoureuse des preuves avant toute intervention.

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