Depuis le tournant du XXème siècle, la technologie des véhicules électriques a été développée, souvent en parallèle avec celle des véhicules à combustion interne. Mais alors que l’essence est devenue le carburant dominant pour la majeure partie du siècle dernier, la voiture électrique est conservée à la traîne. Pourquoi ? Nombreux sont ceux qui pointent du doigt l’influence de l’industrie pétrolière. Prenons l’exemple de la EV1 de General Motors, une voiture qui a suscité beaucoup de controverses et qui est souvent citée comme preuve de cette interférence.
Contexte historique
La voiture électrique n’est pas une invention récente. Au début des années 1900, elle rivalisait avec les voitures à essence et à vapeur pour la domination du marché automobile. Cependant, des facteurs tels que la facilité de ravitaillement et la portée des véhicules à essence ont fini par faire pencher la balance en faveur de ces derniers.
La montée et la chute de la EV1
Introduite au milieu des années 1990, la EV1 de General Motors est devenue le symbole d’un renouveau possible pour les véhicules électriques. Équipée de la dernière technologie de batteries, elle offre une autonomie compétitive et des performances impressionnantes. Pourtant, malgré une demande apparemment solide, GM a choisi de rappeler tous les véhicules EV1, de ne pas les commercialiser à grande échelle et, finalement, de les détruire.
De nombreux partisans des véhicules électriques ont été outrés. Des documentaires, comme « Who Killed the Electric Car? », ont soutenu que l’industrie pétrolière, en collaboration avec les fabricants de voitures et le gouvernement, avait conspiré pour tuer la EV1 afin de protéger leurs intérêts.
Mais qu’en est-il vraiment ?
L’industrie pétrolière et la voiture électrique
L’industrie pétrolière a sans doute un intérêt à ce que les véhicules à combustion interne restent dominants. Après tout, ils sont la principale source de demande pour le pétrole brut. Cependant, accuser cette industrie d’avoir tué la voiture électrique nécessite plus qu’une simple corrélation.
Certains arguments en faveur de cette théorie incluent :
- Lobbying : L’industrie pétrolière dispose de puissants groupes de lobbying qui ont historiquement influencé les législations et réglementations en sa faveur.
- Publicités et désinformation : Des campagnes publicitaires ont parfois été lancées pour discréditer les technologies concurrentes ou pour promouvoir les avantages des carburants fossiles.
- Recherche et développement : Certains affirment que l’industrie pétrolière a pu freiner la R&D sur les technologies alternatives ou électriques.
Cependant, il est également crucial de considérer d’autres facteurs qui ont pu contribuer à la lente adoption des véhicules électriques :
- Technologie des batteries : Jusqu’à récemment, la technologie des batteries était coûteuse, offrait une faible autonomie et avait une durée de vie limitée.
- Infrastructure : Le réseau de stations-service est bien établi, tandis que les infrastructures de recharge électrique étaient, jusqu’à il y a peu, presque inexistantes.
- Coûts de production : Historiquement, les voitures électriques étaient plus chères à produire que leurs homologues à essence.
La EV1 et la présidence de George W. Bush
La décision de GM de retirer la EV1 a été prise pendant la présidence de George W. Bush, un président souvent associé à l’industrie pétrolière en raison de ses liens familiaux et professionnels. Cela a conduit certains à spéculer sur une éventuelle influence de l’administration Bush dans cette décision.
Cependant, d’autres facteurs pourraient expliquer cette décision :
- Coûts : GM a peut-être jugé que les coûts de production et de maintenance de l’EV1 ne justifiaient pas une production à grande échelle.
- Stratégie commerciale : GM avait peut-être des préoccupations quant à la manière dont la EV1 s’intégrerait dans sa gamme globale de produits et affecterait ses autres ventes.
Conclusion
Il est tentant de chercher un coupable unique pour la lente adoption des véhicules électriques au XXème siècle. L’industrie pétrolière, avec ses vastes ressources et ses intérêts en jeu, est une cible facile. Cependant, la réalité est sans doute plus nuancée. Bien que l’industrie pétrolière ait pu jouer un rôle dans la suppression de certaines innovations, d’autres facteurs technologiques, économiques et stratégiques ont également influencé le cours de l’histoire automobile.
Avec la montée des préoccupations environnementales et les avancées technologiques récentes, les véhicules électriques connaissent un regain d’intérêt. Il est à espérer que les leçons du passé aideront à éclairer la voie vers un avenir plus durable.
Quel est votre avis ? Je vous laisse réfléchir à la question.
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