Dans le vaste univers de la recherche scientifique, il y a des études qui, telles des pierres jetées dans un étang tranquille, provoquent des vagues de réactions bien au-delà de l’attente. Imaginez une étude, toute sérieuse et posée dans ses lunettes de laboratoire, qui s’avance et déclare : « Mes chers, il semblerait que, dans certains domaines, les hommes aient un petit avantage. » On pourrait s’attendre à ce que la société, armée de son esprit critique et de son amour pour la science, accueille cette nouvelle avec intérêt et curiosité. Mais non ! Il se trouve que la réaction est plutôt… disons, glaciale.
Steve Stewart-Williams, un professeur de psychologie à l’Université de Nottingham en Malaisie, s’est penché sur ce phénomène avec toute la rigueur scientifique qu’on lui connaît, mais sans doute avec un sourcil légèrement levé. Selon lui et son équipe, le monde ne semble pas vraiment apprécier les études qui mettent les hommes en avant. « Mais pourquoi donc ? » se sont-ils demandés, avant de se lancer dans une aventure scientifique pour percer ce mystère.
Leur quête les a menés à recruter 433 participants, un beau mélange d’hommes et de femmes, prêts à plonger dans l’univers des différences sexuelles sans se mouiller. Ces participants, venus principalement du Royaume-Uni et des États-Unis, ont été accueillis par un préambule qui leur a donné un petit aperçu de ce qui les attendait : une réflexion sur les avantages et les inconvénients de la recherche sur les différences sexuelles. Certains ont été invités à considérer les bénéfices de cette recherche, comme l’adaptation des traitements médicaux, tandis que d’autres ont été amenés à réfléchir aux risques potentiels, comme le renforcement des stéréotypes.
Puis, tel un maître de cérémonie, Stewart-Williams a présenté aux participants des articles de vulgarisation résumant des études fictives. Ces articles, d’une finesse scientifique impeccable, suggéraient soit que les hommes étaient plus intelligents que les femmes, soit l’inverse. Ah, mais il y avait un twist ! Les études étaient attribuées tantôt à un chercheur, tantôt à une chercheuse, avec des photos soigneusement choisies pour éviter tout biais lié à l’apparence.
Les résultats de cette expédition scientifique ont été aussi surprenants que prévisibles. Il semblerait que les participants, qu’ils soient hommes ou femmes, n’aient pas vraiment apprécié les études mettant les hommes sur un piédestal. Ce qui est intéressant, c’est que le sexe du participant ne changeait rien à l’affaire : hommes et femmes étaient unis dans leur scepticisme. Mais lorsque l’étude était menée par un homme et favorisait les hommes, les participants étaient un peu plus réticents, surtout les messieurs. Comme si la crédibilité de l’étude dépendait de la neutralité de genre du chercheur. Fascinant, n’est-ce pas ?
L’expérience a également révélé que la manière dont les participants étaient introduits au sujet avait son importance. Ceux qui étaient préparés à voir les inconvénients de telles recherches étaient plus critiques, surtout si l’étude en question favorisait les hommes. Cela suggère que derrière cette aversion se cache une préoccupation pour les préjudices potentiels envers les femmes.
Stewart-Williams, avec la sagesse d’un sage, nous rappelle que cette aversion, bien qu’elle vienne d’une intention louable de protéger les femmes, pourrait avoir des effets contre-productifs. « Pour améliorer le monde, nous avons besoin de connaissances précises sur le monde, » nous dit-il, nous invitant à embrasser la vérité, aussi inconfortable soit-elle. Il illustre son propos avec l’exemple des différences d’aptitudes spatiales entre les sexes, une réalité qui, une fois acceptée, a permis le développement d’interventions efficaces.
Bien sûr, cette étude, avec ses faux articles et ses préambules soigneusement rédigés, ne peut pas capturer toute la complexité des réactions du monde réel. Stewart-Williams lui-même admet que les réponses des participants pourraient avoir été influencées par le désir de se présenter sous un jour favorable. Malgré ces limitations, l’étude offre un aperçu fascinant de la manière dont nos préjugés et nos préoccupations morales peuvent influencer notre réception de la recherche scientifique.
En fin de compte, cette aventure scientifique nous rappelle l’importance de garder l’esprit ouvert et d’accueillir la connaissance, quelle que soit la direction d’où elle vient. Après tout, c’est en confrontant nos idées préconçues que nous pouvons espérer avancer vers une compréhension plus nuancée et équilibrée des différences qui nous composent. Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, nous pourrons accueillir les résultats de recherches controversées non pas avec une froideur polaire, mais avec la chaleur d’une curiosité bienveillante.
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