
Le Moyen Âge, souvent perçu comme une époque sombre et austère, nous cache pourtant bien des surprises, notamment en ce qui concerne l’humour. C’est une image bien ancrée que cette époque était sérieusement marquée par des codes rigides, une église omniprésente et des conditions de vie épouvantables. Et pourtant, si l’on gratte un peu sous cette surface austère, on découvre un monde où le rire, loin d’être une denrée rare, jouait un rôle étonnamment important. Oui, vous avez bien lu : au Moyen Âge, les gens riaient bien plus qu’on ne le croit !
Une époque pas si sombre
À bien y penser, le Moyen Âge est parfois injustement jugé. Bien sûr, il y avait des épidémies, des guerres incessantes, et la vie n’était pas un long fleuve tranquille, mais cela n’empêchait pas les gens de se divertir. Si l’on en croit certaines archives historiques, loin de sombrer dans une mélancolie absolue, les habitants de cette époque avaient trouvé dans l’humour un mécanisme de survie et de résistance, particulièrement face aux aléas de la vie quotidienne.
Alors, avant de crier que tout cela est une pure fiction, permettez-moi de vous emmener dans l’univers fascinant des rires médiévaux. Oubliez les stéréotypes, et laissez-moi vous convaincre que les gens du Moyen Âge avaient un humour plus affûté qu’on ne le pense.
Le rire comme forme de libération
Tout d’abord, il faut souligner une chose : le Moyen Âge n’était pas une époque où il fallait se prendre trop au sérieux. D’ailleurs, même l’Église, cette institution que l’on imagine toute puissante et austère, ne semblait pas avoir une opinion aussi stricte sur l’humour que certains pourraient le croire. Le rire, même en ces temps de grande religiosité, n’était pas toujours mal vu, et il était même parfois essentiel à l’équilibre mental et social des individus.
Un exemple amusant de cet aspect du Moyen Âge se trouve dans une chanson populaire parisienne de 1414, chantée par des enfants lors d’une épidémie de coqueluche. Le refrain ? « Votre con tousse, commère, votre con tousse, tousse. » Non, ce n’est pas une blague moderne, mais bien une chanson d’époque, illustrant l’appropriation de l’humour par les petites gens pour faire face aux peurs collectives. Vous pensez que l’Église aurait censuré de tels propos ? Eh bien, non ! Un ecclésiastique de l’époque a même eu l’audace de reprendre ces mots dans ses écrits, bien que les éditions modernes aient pris soin de « modérer » ce langage. C’est fascinant, non ?
Des chansons et des farces pour tous
Bien loin des cercles strictement religieux, la cour d’Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon au XVᵉ siècle est un autre exemple parfait de l’humour florissant de l’époque. Le « Cancionero musical de palacio », une collection de chansons jouées à la cour, regorge de références osées et de clins d’œil à des plaisanteries bien plus audacieuses qu’on pourrait l’imaginer. Par exemple, une chanson qui parle de la recherche d’un « baldrés » (un terme pour désigner un gant, mais qui pouvait aussi évoquer autre chose) contient des sous-entendus plus coquins qu’un simple accessoire de mode. Que l’on parle de gants ou d’autres objets, l’humour médiéval ne manquait pas de subtilité !
Mais ce n’est pas tout. Les farces et autres spectacles de rue étaient monnaie courante. Le charivari, une forme de fête populaire, était l’occasion de se moquer des autorités, des mariages ratés et de la société dans son ensemble. Un véritable défouloir où les rires éclataient à chaque coin de rue, et où les règles étaient momentanément suspendues, permettant une bouffée d’air frais au milieu de la grisaille.
Le clergé : entre sacré et profane
Il est intéressant de noter que l’humour traversait toutes les couches sociales, y compris celle du clergé. Certes, il y avait des fanatiques et des inquisiteurs qui se plaisaient à contrôler les rires, mais ils n’étaient pas la majorité. Au contraire, beaucoup d’intellectuels du Moyen Âge, y compris les ecclésiastiques, admettaient que le rire était un attribut humain essentiel.
Le moine Notker, au XIᵉ siècle, en fait même l’une de ses principales caractéristiques de l’être humain : « un animal rationnel, mortel, capable de rire. » Difficile de ne pas sourire en lisant cette définition ! Même dans les églises et lors des cérémonies religieuses, l’humour se glissait parfois sous forme de satire ou de petites blagues. Par exemple, lors de l’élection papale en 1099, un événement sacré est marqué par une scène comique dans une fresque, où les païens qui s’opposent à Saint Clément profèrent des insultes en vulgaire, ce qui n’a pas choqué les autorités de l’époque. Cela prouve bien qu’au Moyen Âge, il y avait une place pour l’humour, même dans les situations les plus sérieuses.
Un monde où le rire était une arme
Au-delà des blagues et des chansons grivoises, l’humour du Moyen Âge était aussi un moyen de protestation et de critique sociale. Le carnaval, par exemple, était l’occasion d’inverser les rôles, de se moquer des puissants et de remettre en question les normes sociales. Dans ces moments de transgression, le rire devenait une arme redoutable contre l’ordre établi. Les « fêtes des fous » où les paysans se moquaient ouvertement des seigneurs ou des ecclésiastiques étaient une forme de subversion bien avant l’arrivée des révolutions plus modernes.
Il n’est pas étonnant que l’humour médiéval ait continué à nourrir l’imaginaire collectif au fil des siècles, donnant naissance à des formes de satire et de comédie qui, encore aujourd’hui, nous font rire. L’idée que le Moyen Âge ait été une époque exclusivement dominée par la douleur et la répression est donc à revoir, car l’humour y tenait une place bien plus importante qu’on ne le croit.
Un héritage humoristique oublié
Ce n’est pas la faute du Moyen Âge si, au fil des siècles, les rires et les fêtes populaires ont été de plus en plus réprimés. C’est la société moderne, plus puritaine et moraliste, qui a progressivement évacué ces pratiques populaires et joyeuses. Les événements comme le carnaval et la Fête des fous ont disparu, et l’humour s’est fait plus policé, plus contrôlé.
Ainsi, le Moyen Âge nous laisse un héritage précieux de rires et de subversions, mais c’est un héritage que l’on oublie parfois. Alors la prochaine fois que vous croiserez une image sombre du Moyen Âge, rappelez-vous que derrière les ténèbres de l’époque se cachaient des gens tout aussi capables de rire que nous. Et qui sait ? Peut-être qu’au fond, ils avaient trouvé un moyen de sourire malgré tout.
Le Moyen Âge n’était pas aussi terrible que la légende le raconte. Il n’y avait pas que des épidémies et des guerres : il y avait aussi des chansons joyeuses, des rires en bande, et un sens de l’humour bien plus vivant qu’on ne l’imagine. Peut-être qu’il est temps de réécrire un peu l’histoire et de remettre les rires médiévaux à l’honneur !
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