L’homme qui a vendu la Tour Eiffel… deux fois !

L'homme qui a vendu la Tour Eiffel... deux fois !

Paris, la Ville Lumière, a toujours fasciné le monde entier avec son histoire et ses monuments. Mais qui aurait cru qu’un jour, la Tour Eiffel deviendrait l’objet d’une des plus grandes escroqueries du siècle ? Victor Lustig, un homme au talent exceptionnel pour la manipulation, réussit l’impensable : il vendit la Dame de Fer. Non pas une, mais deux fois. Cette histoire, digne d’un film hollywoodien, est pourtant bien réelle.

L’homme derrière l’arnaque

Avant d’exécuter l’un des plus grands coups de l’histoire, Victor Lustig était déjà un escroc hors pair. Né en Autriche-Hongrie en 1890, il développa très tôt un talent inégalé pour la tromperie. Polyglotte, charismatique et doté d’un esprit rusé, il passait d’un pays à l’autre, vivant de ses arnaques sophistiquées. Que ce soit en dupant des banquiers, des aristocrates ou même des criminels, Lustig n’avait peur de rien ni de personne.

Son plus grand chef-d’œuvre allait cependant dépasser toutes ses escroqueries précédentes : il allait vendre la Tour Eiffel.

Un contexte parfait pour une arnaque

Nous sommes en 1925. La Tour Eiffel, construite pour l’Exposition universelle de 1889, devait initialement être démolie après vingt ans. Bien qu’elle ait survécu, l’entretien du monument coûte une fortune. Cette information, connue du public, inspire à Lustig une idée de génie : faire croire que le gouvernement français souhaite discrètement vendre la structure en raison de ces coûts exorbitants.

La conjoncture économique et le secret qui entoure les affaires d’État créent un climat favorable. En jouant sur l’ambiguïté, Lustig met au point une mise en scène imparable.

La mise en scène d’un chef-d’œuvre d’arnaque

Lustig ne laisse rien au hasard. Il se fait passer pour un haut fonctionnaire du gouvernement français et envoie des invitations officielles à cinq grands ferrailleurs de la capitale. Son prétexte ? Le gouvernement veut vendre la Tour Eiffel pour la démolir et cherche un acheteur discret.

Dans un hôtel luxueux, Lustig reçoit ces hommes d’affaires avec un professionnalisme absolu. Il leur présente la situation comme étant ultra-confidentielle, jouant ainsi sur leur désir de conclure un marché en or avant tout le monde. À l’époque, la corruption n’est pas rare en politique, et l’argument du secret d’État ne surprend personne.

L’un des ferrailleurs, André Poisson, mord à l’hameçon. Ambitieux et soucieux de s’imposer dans l’industrie, il croit avoir décroché une opportunité unique. Lustig le pousse dans cette illusion en insinuant que, pour sécuriser l’affaire, un petit pot-de-vin pourrait accélérer les démarches administratives.

Le coup de maître : une vente réussie

Convaincu, Poisson remet une somme importante à Lustig. Ce dernier, fidèle à son style, ne reste pas en France après son coup : il part immédiatement pour Vienne avec son butin, laissant Poisson comprendre trop tard qu’il a été dupé.

Étrangement, Poisson, par honte et par crainte du ridicule, ne porte pas plainte. Lustig se rend alors compte que son arnaque a non seulement fonctionné, mais qu’elle est même restée sous silence. Il pourrait très bien… recommencer.

Un deuxième acte tout aussi audacieux

Quelques mois plus tard, Lustig revient à Paris et organise une deuxième vente. Le même procédé, la même mise en scène. Cette fois-ci, cependant, sa cible se montre plus méfiante. Juste avant de finaliser la transaction, l’acheteur flaire l’arnaque et alerte les autorités.

Lustig, habitué aux situations périlleuses, réussit à s’échapper de justesse. Il quitte la France pour les États-Unis, où il poursuivra sa carrière d’escroc avec d’autres arnaques spectaculaires, notamment une fausse machine à billets qui trompa même le FBI pendant un temps.

La fin d’un escroc de génie

Les policiers Robert Godby et Peter Rubano interrogent Victor Lustig à New York, en 1935

Si Lustig réussit à tromper les hommes d’affaires et à éviter la prison en France, sa chance tourne en Amérique. Après plusieurs années de fraudes bancaires, il est finalement arrêté en 1935 et condamné à vingt ans de prison. Il finit ses jours dans la célèbre prison d’Alcatraz, où il meurt en 1947.

Même derrière les barreaux, il continue à fasciner. Son charisme et son intelligence lui valent le respect des criminels et des agents du FBI qui le poursuivirent pendant des années.

Un escroc hors du commun

Victor Lustig ne fut pas un simple escroc. Il fut un illusionniste du crime, un stratège du mensonge, et un génie de la manipulation. Peu d’hommes auraient eu l’audace – et surtout le talent – de faire croire que la Tour Eiffel était à vendre.

Son histoire est aujourd’hui entrée dans la légende des plus grandes arnaques de l’histoire. À travers elle, une leçon demeure : parfois, ce qui semble trop beau pour être vrai… ne l’est effectivement pas.

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