
Quand on pense à l’Alaska, on imagine les vastes étendues sauvages, les ours bruns et les aurores boréales. Mais peu de gens savent que ce territoire immense fut russe avant de devenir américain. Son accession au rang de 49e État ne s’est pourtant pas faite en un jour ! Retour sur une aventure politique et historique fascinante.
Un territoire russe oublié de tous
Avant de parler de l’entrée de l’Alaska dans l’Union, il faut remonter plus loin, à l’époque où cette terre appartenait… à la Russie ! Eh oui, en 1867, l’Alaska était encore russe, et à vrai dire, personne ne savait trop quoi en faire. Il était grand, froid, recouvert de glace, et franchement pas très rentable pour le Tsar Alexandre II. À cette époque, la Russie avait des préoccupations plus pressantes en Europe et ne voyait pas l’intérêt de conserver cette vaste étendue lointaine.
C’est ainsi qu’une opportunité en or s’est présentée aux États-Unis. Le secrétaire d’État américain, William H. Seward, négocia l’achat de ce territoire immense pour la somme de… 7,2 millions de dollars. À l’époque, cette transaction fit rire tout le monde. On appelait cela « la folie de Seward », tant cet achat paraissait absurde. Qui voudrait d’un glaçon géant ?
Un achat moqué, mais un coup de génie
L’Alaska, c’était 1,5 million de kilomètres carrés de forêts, de montagnes et de toundra, le tout payé environ 2 cents l’hectare. Une bonne affaire ? Pas selon la presse de l’époque. Beaucoup d’Américains voyaient cet achat comme un gaspillage monumental.
Et pourtant… L’histoire allait prouver que Seward était un visionnaire. Car quelques décennies plus tard, l’Alaska se révéla être un véritable coffre-fort naturel : or, pétrole, gaz, poissons, bois… tout y était ! Les moqueries laissèrent place aux convoitises.
L’Alaska, territoire américain, mais pas encore un État
Une fois devenu territoire américain, l’Alaska restait en marge. Son climat extrême et son éloignement du reste du pays freinaient son développement. Pendant des décennies, il fut administré sans vraiment être intégré, servant surtout de terre d’exploration et de commerce.
Les choses commencèrent à changer au début du XXe siècle, notamment avec la ruée vers l’or, qui attira de nombreux aventuriers en quête de fortune. Des villes comme Nome ou Fairbanks se développèrent, et l’Alaska prit progressivement une place plus stratégique aux yeux des Américains.
Seconde Guerre mondiale : le rôle clé de l’Alaska
L’un des tournants pour l’Alaska fut la Seconde Guerre mondiale. À cette époque, il devint un point névralgique de défense contre l’Empire japonais. Peu de gens le savent, mais les îles Aléoutiennes furent même occupées par les Japonais pendant un temps ! C’est dans ce contexte que les États-Unis réalisèrent l’importance stratégique de l’Alaska.
Après la guerre, il devint évident que l’Alaska ne pouvait plus rester un simple territoire. Il fallait lui donner un statut à part entière.
Un combat politique pour devenir un État
Mais intégrer l’Alaska comme État ne se fit pas sans résistance. Plusieurs arguments jouaient en sa défaveur :
– Son éloignement des États-Unis continentaux.
– Une population relativement faible.
– Des infrastructures limitées.
Malgré cela, les partisans de l’intégration se battirent avec ferveur. Parmi eux, Ernest Gruening et Bob Bartlett, deux figures emblématiques du mouvement pro-État, plaidèrent en faveur d’un Alaska pleinement intégré.
Finalement, après des débats houleux et des compromis politiques, le Congrès américain vota en faveur de l’admission de l’Alaska comme 49e État le 7 juillet 1958.
Le 3 janvier 1959 : L’Alaska devient le 49e État
L’histoire est faite : le 3 janvier 1959, l’Alaska rejoint officiellement les États-Unis. La cérémonie est sobre mais historique. Le drapeau américain gagne une étoile supplémentaire, avant même l’entrée d’Hawaï quelques mois plus tard.
L’Alaska est alors un territoire à part, à la fois sauvage et riche en ressources naturelles. Aujourd’hui encore, il reste unique dans le paysage américain, avec son climat rude, ses immenses parcs naturels et sa population fièrement attachée à son identité.
Conclusion : L’Alaska, un État à part entière, mais à part tout court
Depuis 1959, l’Alaska s’est imposé comme un État essentiel des États-Unis, tant pour ses richesses naturelles que pour son rôle stratégique. Mais il conserve un côté à part, comme un monde en soi, loin de l’agitation du continent américain. Ses habitants, qu’on surnomme affectueusement les « Alaskans », vivent avec un mélange d’indépendance et de fierté.
Alors, la prochaine fois que vous verrez une carte des États-Unis, pensez à ce bout de terre glacée en haut à gauche. Derrière ses montagnes et ses glaciers se cache une histoire fascinante, celle d’un territoire autrefois moqué, devenu une pièce maîtresse des États-Unis.
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