L’histoire de la grâce présidentielle d’une dinde à l’Action de grâce

L'histoire de la grâce présidentielle d'une dinde à l'Action de grâce

La grâce présidentielle de la dinde à l’Action de grâce est l’une des traditions américaines les plus insolites et les plus médiatisées. Elle est l’occasion pour le président des États-Unis d’exercer son pouvoir de clémence envers une (parfois deux) dinde, la sauvant ainsi de la rôtissoire. Mais comment cette curieuse tradition a-t-elle commencé  ? Quelle est sa signification? Et pourquoi continue-t-elle d’être célébrée aujourd’hui ? Cet article explorera ces questions en retraçant l’histoire et l’évolution de cette coutume.

Les origines : de Lincoln à Truman

La première trace de Clémence présidentielle envers une dinde remonte à Abraham Lincoln. Selon la légende, en 1863, le fils de Lincoln, Tad, a demandé à son père d’épargner la vie d’un dinde que la famille avait prévu de manger pour le dîner de l’Action de grâce. Ému par l’attachement de son fils pour l’animal, Lincoln aurait accordé un sursis à la dinde.

Cependant, c’est sous le mandat de Harry Truman, en 1947, que la grâce des dindes par un président aurait probablement commencé. Cela serait lié à un geste de la National Turkey Federation et du Poultry and Egg National Board de donner au président des dindes afin de le remercier de la proclamation de l’Action de grâce comme un jour férié national. Truman aurait accepté les dindes mais il n’est pas clair dans les documents historiques s’il les a graciées ou non.

L’ère moderne : de Kennedy à Reagan

La première grâce officielle est généralement attribuée à John F. Kennedy en 1963. Lorsqu’une dinde lui a été présentée avec une pancarte disant «Bonne Action de grâce, M. Président! Épargnez-moi», Kennedy a répondu: «Nous allons laisser cette dinde vivre».

Gerald Ford n’a pas gracié explicitement la dinde, mais il n’a pas plus signalé qu’elle était destinée à être mangée.

C’est sous le mandat de Ronald Reagan que la tradition de la grâce a pris un tournure humoristique. En 1987, face aux questions des journalistes sur les scandales de son administration, Reagan a dévié l’attention en faisant allusion à la grâce de la dinde. Il a ainsi créé un précédent pour les présidents suivants.

George HW Bush : la formalisation de la tradition

Ce n’est qu’en 1989 que la grâce présidentielle de la dinde a été officiellement reconnue comme une tradition annuelle. C’est le président George HW Bush qui a formalisé cette coutume en déclarant lors d’une cérémonie : «Cette dinde est pardonnée. Elle ne finira pas dans l’assiette de quelqu’un».

Depuis lors, chaque président américain a suivi cette tradition, chaque année, le mardi précédant l’Action de grâce.

La cérémonie

La grâce présidentielle de la dinde a évolué pour devenir un événement médiatique. Chaque année, des dindes sont spécialement élevées pour cette occasion. Elles sont souvent soumises à des situations inhabituelles pour les habitués aux caméras, aux lumières et aux bruits. Leur comportement est ainsi assuré d’être calme lors de la cérémonie.

Donc dans le lot, en plus de la dinde principale, une dinde de secours est prévue et préparée au cas où la première serait incapable de participer à la cérémonie pour une raison quelconque.

Après la cérémonie, les deux dindes ainsi graciées sont généralement envoyées dans des fermes ou des parcs historiques où elles peuvent vivre le reste de leurs jours en paix. Des lieux tels que le parc historique de Mount Vernon ou Disneyland ont accueilli ces dindes dans le passé.

Signification et critiques

La grâce présidentielle de la dinde est souvent perçue comme un moment léger et humoristique, une pause bienvenue dans l’agenda souvent chargé et sérieux du président. C’est également l’occasion pour le président en exercice de montrer son côté plus humain et de se connecter avec le peuple américain sur un sujet non politique.

Cependant, cette tradition n’est pas sans critiques. Certains voient cela comme une mascarade, une distraction inutile des problèmes les plus urgents auxquels le pays est confronté. D’autres critiquent le fait que deux dindes soient épargnées alors que des millions d’autres sont abandonnées pour l’Action de grâce.

Conclusion

La grâce présidentielle à l’Action de grâce est une tradition qui a évolué au fil du temps, reflétant les changements dans la société américaine et la présidence elle-même. Qu’elle soit vue comme une charmante coutume ou une distraction futile, elle demeure une partie intégrante de la célébration de l’Action de grâce aux États-Unis, un rappel de l’importance de la gratitude, de la clémence et de l’humour, même dans les plus hautes sphères du pouvoir.

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