Dans l’Égypte ancienne, être scribe, c’était un peu l’équivalent moderne de travailler dans un bureau, mais sans la climatisation ni les pauses café. Les scribes jouissaient d’un certain prestige, principalement parce qu’ils étaient les rares privilégiés à savoir lire et écrire. Ils étaient les administrateurs de la société, rédigeant des contrats, des lois et d’innombrables documents qui ont marqué l’histoire. Cependant, malgré leur statut enviable, ces intellectuels de l’époque n’étaient pas à l’abri des douleurs physiques que beaucoup de travailleurs de bureau connaissent aujourd’hui.
Scribes égyptiens : des rockstars du stylet
Imaginez un instant un scribe, assis dans une pièce obscure, probablement accroupi sur le sol avec un papyrus étalé devant lui, le dos voûté, la nuque inclinée, tout cela pour gratter méticuleusement des hiéroglyphes. Pour beaucoup, cela semble une image romantique d’un intellectuel de l’Antiquité. Mais en réalité, cette position inconfortable a souvent conduit à des douleurs similaires à celles des employés de bureau modernes, coincés devant leur écran d’ordinateur pendant des heures.
Les scribes étaient, en quelque sorte, les premiers « cols blancs ». Certes, ils ne tapaient pas sur un clavier d’ordinateur, mais leurs journées étaient tout aussi éprouvantes, à rédiger des textes infinis à la main. Vous imaginez ce que cela fait à vos poignets et à vos épaules après des heures à tracer des hiéroglyphes avec précision ? Spoiler : ça fait mal.
La posture : un ennemi commun à travers les siècles
Que vous soyez assis à un bureau dans un gratte-ciel ou sur une dalle de pierre dans l’Égypte antique, la mauvaise posture a toujours fait des ravages. Les scribes passaient leurs journées assis dans des positions peu ergonomiques, la tête penchée, le dos arrondi et sans soutien lombaire. Si vous êtes un employé de bureau, cette description doit vous sembler étrangement familière. Leurs squelettes, retrouvés lors de fouilles archéologiques, montrent des signes clairs d’usure et de maladies liées à cette posture : des troubles de la colonne vertébrale, des déformations articulaires et même de l’arthrose.
En fait, on a retrouvé chez ces scribes des problèmes fréquents au niveau du cou, des épaules et des poignets. Vous l’avez deviné : tout comme le fameux syndrome du canal carpien dont souffrent de nombreux employés de bureau aujourd’hui. Une belle ironie quand on y pense. L’ancêtre du syndrome du travail moderne était déjà là, il y a plus de 4000 ans !
L’arthrose avant l’heure
Les archéologues qui ont examiné les squelettes de scribes n’ont pas été surpris de découvrir des signes d’arthrose, surtout dans les articulations qui supportaient le plus de contraintes : la nuque, les épaules et la colonne vertébrale. En réalité, c’est un problème bien connu chez les personnes qui passent beaucoup de temps dans une position statique. Si aujourd’hui, nous avons les chaises ergonomiques et les supports pour ordinateur, les scribes, eux, n’avaient que des bancs en bois, s’ils avaient de la chance. La plupart du temps, ils travaillaient directement au sol, une position qui, avec le temps, devenait désastreuse pour leurs articulations.
Leurs rotules et leurs chevilles, principalement à droite, présentaient également des signes de détérioration. Pourquoi principalement à droite ? Simplement parce que leur posture de travail favorisait l’appui sur cette partie du corps, ce qui accélérait l’usure de ces articulations. Si aujourd’hui, on recommande aux travailleurs de bureau de se lever régulièrement et de marcher un peu pour éviter les douleurs, les scribes égyptiens, eux, n’avaient pas vraiment cette option.
Le syndrome du stylet mordillé : quand les mâchoires trinquent
Mais ce n’est pas tout. Si vous avez déjà mordu l’extrémité de votre stylo lors d’une réunion interminable, vous comprendrez bien ce qui va suivre. Il semblerait que les scribes égyptiens, eux aussi, avaient cette fâcheuse habitude. Les chercheurs ont découvert chez plusieurs d’entre eux des signes de lésions articulaires au niveau de la mâchoire, comme si ces anciens écrivains mâchonnaient leur outil de travail durant leurs longues heures de rédaction. C’est rassurant, non ? Même les érudits de l’Égypte antique avaient besoin de petits moments de relâchement.
Ces lésions étaient observées deux fois plus souvent chez les scribes que chez les autres classes sociales, ce qui laisse penser que cette habitude était bien répandue chez ces travailleurs de l’esprit. Peut-être n’avaient-ils pas de chewing-gum à l’époque, alors ils faisaient avec ce qu’ils avaient sous la main… ou plutôt sous la dent.
Un job de rêve ? Pas si sûr
Bien que le métier de scribe fût synonyme de prestige à l’époque, il n’était pas exempt de sacrifices physiques. Ce rôle crucial dans la société égyptienne, garant du savoir et de la continuité des administrations, avait un coût. Les longues heures passées dans des positions inconfortables, répétant inlassablement les mêmes gestes, ont finalement laissé des marques indélébiles sur leurs corps.
Aujourd’hui, si nous avons des bureaux ajustables et des conseils ergonomiques pour éviter ces problèmes, à l’époque, un scribe devait simplement composer avec ses douleurs. On pourrait presque dire qu’ils étaient les premiers à expérimenter le stress physique de la bureaucratie, bien avant l’invention des open spaces et des réunions Zoom.
Les leçons d’ergonomie que nous devrions en tirer
Finalement, les souffrances des scribes égyptiens ne sont pas si éloignées de celles que subissent les employés de bureau aujourd’hui. Certes, nos outils ont évolué, mais les fondamentaux restent les mêmes : une mauvaise posture, des gestes répétitifs et un manque de mouvement conduisent inévitablement à des problèmes physiques. Alors, que vous soyez assis devant votre ordinateur ou que vous inscriviez des hiéroglyphes sur un papyrus, n’oubliez pas de vous lever, de vous étirer et d’adopter une position plus ergonomique.
En conclusion, si vous avez l’impression de souffrir d’un « mal du siècle » en restant assis toute la journée à travailler sur un ordinateur, souvenez-vous que ce problème est vieux comme le monde… ou presque. Les scribes égyptiens vous comprennent mieux que vous ne le pensez, eux qui souffraient déjà, il y a des millénaires, des mêmes maux que les travailleurs modernes. Si cela ne vous remonte pas le moral, au moins vous saurez que vos douleurs sont, d’une certaine manière, historiques !
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