
Le paradoxe est cruel. Jamais l’humanité n’a eu autant d’informations à portée de clic, jamais nos cerveaux ne se sont autant… désengagés. Depuis 1986, le QI baisse et les causes ne sont pas mystérieuses : nous avons délégué l’effort cognitif à des machines, oublié la lecture, privilégié l’instantané. Et ça se paye cher.
Un monde hyperconnecté, un esprit déconnecté
La science ne parle pas de déclin à la légère. Lorsque des chercheurs passent au crible les résultats de plus de 300 000 tests de QI, répartis sur 72 pays et près de 70 ans, il ne s’agit pas d’un simple coup de blues intellectuel. Le constat est net : depuis 1986, le QI moyen recule. Lentement, mais sûrement. Et non, cela ne s’explique pas par la génétique ni par l’arrivée d’une génération particulièrement paresseuse.
C’est d’ailleurs là que les choses deviennent intéressantes : la baisse du QI s’observe non seulement entre générations différentes, mais aussi entre frères et sœurs. Ce qui signifie que les causes sont ailleurs. Probablement dans l’environnement, la culture, et surtout les habitudes de vie.
Le cerveau a ses exigences
Imaginez votre cerveau comme un muscle. S’il n’est plus sollicité, il s’atrophie. Et soyons honnêtes : notre mode de vie actuel ne ressemble plus beaucoup à une salle de sport mentale. Les longues lectures ont cédé la place aux vidéos courtes. Les jeux de stratégie ont été remplacés par des « scrolls » infinis de contenus aussi riches que du sucre en poudre. Le « popcorn brain », comme l’appellent certains chercheurs, n’est pas une métaphore gratuite. C’est une manière d’expliquer que notre attention saute d’un sujet à l’autre, sans jamais s’arrêter.
Et ce n’est pas sans conséquences : moins de concentration, moins de mémoire, moins d’analyse. Bref, moins d’intelligence mobilisée au quotidien.
Une école qui simplifie
L’école, autrefois sanctuaire du savoir, n’est pas exempte de reproches. Les programmes ont été allégés, les lectures réduites, les textes simplifiés pour convenir à des jeunes esprits saturés de stimuli numériques. Cela partait peut-être d’une bonne intention, mais c’est un peu comme alléger un plat jusqu’à en faire une soupe fade. On nourrit, mais mal.
Les évaluations elles-mêmes semblent parfois s’aligner sur des critères d’efficacité plutôt que de réflexion. Le savoir s’efface devant la capacité à performer rapidement. Résultat : moins de logique, moins d’effort cognitif, et donc moins de QI.
Internet, cet ami envahissant
Internet est une merveille. Mais comme toutes les merveilles, il a ses revers. En nous donnant un accès illimité à l’information, il nous a surtout convaincus qu’il n’était plus nécessaire de la retenir. Pourquoi apprendre quand Google peut répondre en trois secondes ? Pourquoi mémoriser une date ou une citation quand Internet peut la retrouver pour vous en une phrase ?
Ce déchargement intellectuel massif est commode. Mais il nous fait perdre l’une des plus belles capacités humaines : celle de penser en profondeur. De faire des liens. De réfléchir sans avoir besoin de consulter son smartphone toutes les trois minutes.
Pas une fatalité
Heureusement, cette pente glissante n’est pas un toboggan sans fin. Il est tout à fait possible d’inverser la tendance. Des chercheurs ont souligné qu’aucune trace de « dommages irréversibles » n’a été trouvée. Il suffirait de changer nos habitudes, petit à petit. De reprendre goût à la lecture. De se donner le droit de s’ennuyer sans écran. De réapprendre à chercher par nous-mêmes, à raisonner, à débattre sans emojis.
Et surtout, de transmettre cela aux jeunes générations. Parce que si les enfants d’aujourd’hui apprennent à zapper au lieu de réfléchir, le défi de demain ne sera plus seulement de penser, mais de réapprendre à le faire.
Le QI baisse, mais l’espoir monte
Ce qui rend la situation préoccupante n’est pas tant la baisse en elle-même, mais notre indifférence. Il ne s’agit pas d’une maladie honteuse, ni d’un accident. C’est une conséquence directe de notre mode de vie, et c’est aussi une opportunité. Celle de nous réveiller. De revoir nos choix, nos façons de vivre, d’apprendre et d’interagir.
Le cerveau est plastique, dit-on. Alors autant le sculpter avec autre chose que des TikToks et des raccourcis mentaux. La prochaine fois que vous sentez l’envie de regarder une vidéo de chat qui éternue, pensez à ouvrir un bon roman ou à apprendre une anecdote inutilement passionnante sur l’histoire de l’ampoule électrique. Votre QI vous dira merci.
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