La quête du bonheur est aussi ancienne que l’humanité elle-même. De l’aube des temps à nos jours, c’est la question qui a traversé les esprits, rempli les pages des philosophes et donné du fil à retour aux psychologues. Mais, avez-vous déjà pensé que ce bonheur que nous recherchons pourrait n’être qu’un mirage ? Un effet d’optique que nous pourchassons éternellement sans jamais vraiment l’atteindre ? Et si, en réalité, au lieu de rechercher ce bonheur, nous devions apprendre à le créer de nos propres mains ? Comme si la vie était une grande salle de poterie où nous devions façonner notre propre vase du bonheur… sans manuel d’instruction. Oui, vous avez bien lu : sans manuel d’instruction. Car, soyons honnêtes, qui lit encore les manuels de nos jours ?
Le bonheur est souvent dépeint comme un état de plénitude, un sommet de joie qui, une fois atteint, nous permet de contempler la vie avec une satisfaction béate. Dans les films, le bonheur est ce moment où les personnages dansent sous la pluie ou lorsqu’ils réalisent qu’ils étaient amoureux depuis le début. Dans les publicités, le bonheur est une plage ensoleillée, un sourire éclatant ou une famille parfaite. Mais dans la réalité ? Ah, c’est là que les choses se compliquent.
La société et le bonheur : un duo complexe
Si nous regardons le monde autour de nous, nous constatons rapidement que la société nous prescrit un modèle de bonheur. Une belle maison, une famille aimante, un travail passionnant, des voyages exotiques… tout cela semble composer la recette du bonheur. Mais alors, pourquoi tant d’entre nous ont-ils encore ce sentiment de vide, cette sensation que quelque chose nous manque ?
Pour répondre à cette question, remontons un peu le temps. Imaginez la préhistoire. Nos ancêtres étaient probablement plus préoccupés par leur survie que par leur niveau de bonheur. Un bon jour pour eux consistait à ne pas être mangé par un prédateur ou à trouver suffisamment de nourriture. Le concept de « bonheur » était alors bien différent.
Avec le développement des civilisations et l’évolution des sociétés, nos besoins et nos désirs ont changé. Le bonheur est devenu un idéal, le summum à atteindre. Les philosophes grecs, tels qu’Épicure ou Aristote, ont longuement discuté de la nature du bonheur et de la façon de l’atteindre. Pour certains, le bonheur était lié à la vertu, pour d’autres, il était associé aux plaisirs de la vie.
À l’époque moderne, la révolution industrielle et la montée du capitalisme ont façonné une nouvelle vision du bonheur. Désormais, le bonheur était directement lié à la consommation. Plus nous possédions, plus nous étions heureux. Les publicités et les médias nous ont vendu cette idée que le bonheur pouvait s’acheter, que nous avions besoin de telle voiture ou de tel gadget pour être pleinement épanouis.
Le bonheur comme produit
Si le bonheur était une marchandise sur une étagère, je parie qu’il serait en rupture de stock presque tout le temps. Mais malheureusement pour les épiceries du coin, le bonheur n’est pas un article que l’on peut simplement ajouter à notre panier.
À force de chercher le bonheur à l’extérieur, nous avons oublié qu’il résidait peut-être à l’intérieur de nous. Combien de fois avons-nous pensé que si seulement nous avions un meilleur travail, un partenaire plus compréhensif ou des abdominaux plus sculptés, nous serions enfin heureux ? Mais combien de fois avons-nous atteint ces objectifs pour réaliser qu’ils ne nous apportaient pas le bonheur escompté ?
La psychologie du bonheur
Les psychologues ont longtemps étudié le bonheur et ont découvert que notre niveau de bonheur est en partie déterminé par notre génétique. Eh oui, certains d’entre nous sont naturellement plus enclins à voir le verre à moitié plein. Mais une grande partie de notre bonheur dépend aussi de notre environnement et de nos choix.
Martin Seligman, l’un des pionniers de la psychologie positive, a suggéré que le véritable bonheur vient de la recherche et de l’accomplissement des sens dans la vie. Selon lui, être vraiment heureux ne consiste pas à rechercher des plaisirs éphémères, mais à trouver un sens et une satisfaction profonde dans ce que nous faisons.
Alors, où trouver-nous ce sens ? Est-il caché sous notre canapé, coincé entre les coussins ? Ou peut-être dans ce livre que nous n’avons jamais fini de lire ?
Apprendre à être heureux
L’ironie de la quête du bonheur est que plus nous le recherchons activement, plus il semble nous échapper. C’est un peu comme essayer d’attraper une bulle de savon. À chaque fois que vous pensez l’avoir, elle éclate entre vos doigts.
Si nous acceptons l’idée que le bonheur ne peut pas être trouvé mais doit être créé, cela change la donne. Cela signifie que nous avons le pouvoir de créer notre propre bonheur, en fonction des circonstances extérieures.
Apprendre à être heureux est un processus, un voyage. Cela exige de la pratique, de la patience et une bonne dose d’auto-réflexion. C’est un peu comme apprendre à jouer d’un instrument de musique. Au début, vous ferez probablement quelques fausses notes, mais avec le temps et la pratique, vous créez une mélodie harmonieuse.
Cela signifie-t-il que nous serons toujours heureux ? Non, et ce n’est pas la fin du monde. La vie est pleine de hauts et de bas, de joies et de peines. Mais en apprenant à créer notre propre bonheur, nous serons mieux équipés pour naviguer dans ces eaux parfois tumultueuses.
Alors, la prochaine fois que vous vous sentirez pris dans la course folle vers le bonheur, prenez un moment pour vous arrêter et réfléchir. Peut-être que ce que vous cherchez est déjà là, juste en face de vous, attendant que vous le reconnaissiez.
En conclusion, si notre quête du bonheur n’était qu’un leurre, cela ne signifie pas que le bonheur est inaccessible. Cela signifie simplement que nous devons le voir sous un angle différent, non pas comme une destination, mais comme un voyage. Et qui sait, peut-être qu’en abandonnant cette quête éperdue, nous découvrirons que le bonheur était avec nous tout le temps.
Et si vous n’êtes toujours pas convaincu, rappelez-vous de cette sage parole : « Il vaut mieux prolonger le bonheur que d’attendre qu’il vous tombe dessus. Mais si vous voulez vraiment qu’il vous tombe dessus, assurez-vous- vous d’avoir un bon parapluie. »
Post Scriptum
Si vous avez lu cet article en espérant trouver la recette secrète du bonheur, je m’en excuse. Mais rappelez-vous : la quête du bonheur est un voyage personnel, et ce qui fonctionne pour l’un ne fonctionnera pas essentiellement pour l’autre. La bonne nouvelle ? Vous avez déjà tout ce qu’il vous faut pour être heureux. La mauvaise nouvelle ? Il n’y a pas de mauvaise nouvelle. Et cela, chers lecteurs, c’est déjà une raison d’être heureux.
SVP, suivez-nous sur Linkedin:
Et sur X, anciennement Twitter:
Follow @MP_mesplaisirs