La Première Amende pour Excès de Vitesse de l’Histoire

La Première Amende pour Excès de Vitesse de l'Histoire

À la fin du XIXe siècle, l’apparition des premières automobiles a bouleversé la vie quotidienne et suscité des débats intenses. En France, l’enthousiasme pour ces nouvelles machines à moteur s’est accompagné de préoccupations pour la sécurité. Les routes, autrefois parcourues par des chevaux et des piétons, devaient désormais cohabiter avec des véhicules beaucoup plus rapides et puissants. Cette évolution a conduit les autorités à instaurer des premières limitations de vitesse pour garantir la sécurité de tous.

Les premières réglementations en France

En 1893, la France a mis en place ses premières limitations de vitesse : 12 km/h en ville et 20 km/h à la campagne. Ces vitesses peuvent sembler ridicules aujourd’hui, mais elles représentaient un changement radical à une époque où les chevaux étaient encore le principal moyen de transport. Le gouvernement français a été l’un des premiers à reconnaître le besoin de réguler cette nouvelle forme de mobilité pour éviter les accidents et les comportements dangereux.

La situation en Grande-Bretagne

En Grande-Bretagne, la prudence était de mise. Jusqu’en 1896, les limitations étaient encore plus strictes : 3,2 km/h en ville et 6,4 km/h à la campagne. Cette extrême précaution s’expliquait par une crainte généralisée des conséquences de ces nouvelles machines. Les premiers véhicules étaient bruyants, imprévisibles et pouvaient effrayer les piétons et les animaux. Les Britanniques, souvent précurseurs en matière de réglementation, voulaient s’assurer que l’introduction des automobiles se ferait de manière contrôlée et sécurisée.

Les premiers contrevenants

La France : Anne de Rochechouart de Mortemart

La première personne à recevoir une amende pour excès de vitesse en France était une figure remarquable : Anne de Rochechouart de Mortemart, la duchesse d’Uzès. Cette aristocrate était une pionnière dans de nombreux domaines. Le 12 mai 1898, elle devient la première femme à obtenir son certificat de capacité, l’ancêtre de notre permis de conduire actuel. Elle ne tardera pas à faire parler d’elle.

Le 7 juillet 1898, alors qu’elle conduisait sa Delahaye de type 1 au bois de Boulogne, elle fut arrêtée pour excès de vitesse. Elle roulait à 15 km/h, dépassant de seulement 3 km/h la limite autorisée. Cette infraction lui valut une amende de 5 francs. Ce montant peut sembler insignifiant, mais il représentait une somme conséquente à l’époque. Cet événement a marqué le début d’une longue histoire de régulation de la vitesse et de la sécurité routière.

La Grande-Bretagne : Walter Arnold

Cependant, l’honneur de recevoir la toute première amende pour excès de vitesse de l’histoire revient à un Anglais, Walter Arnold. Walter Arnold était le fondateur de l’une des premières marques de voitures, Arnold Motor Carriage. Le 28 janvier 1896, Arnold conduisait son Arnold Benz (une voiture sous licence Benz) à travers le village de Paddock Green dans le Kent, à une vitesse de 13 km/h, soit quatre fois la limite légale de 3,2 km/h.

Cette infraction a conduit à une scène presque comique : Arnold fut poursuivi par un policier à vélo, et ce dernier réussit à l’attraper. Walter Arnold fut condamné à payer une amende d’un shilling, une somme modeste mais symbolique, marquant ainsi l’histoire de la régulation de la vitesse automobile.

Le rôle des femmes dans l’histoire automobile

Anne de Rochechouart de Mortemart : Une pionnière

Anne de Rochechouart de Mortemart, duchesse d’Uzès, n’était pas seulement la première personne à recevoir une amende pour excès de vitesse en France ; elle était également une fervente défenseure de l’automobile et des droits des femmes. En plus d’être une pilote talentueuse, remportant plusieurs compétitions, elle fut à l’origine du premier club automobile féminin. Elle incitait activement les femmes à passer leur permis de conduire, voyant en l’automobile un moyen d’émancipation et de liberté.

Les premiers clubs automobiles féminins

Sous l’impulsion de femmes comme la duchesse d’Uzès, des clubs automobiles féminins ont vu le jour. Ces clubs étaient des espaces où les femmes pouvaient partager leur passion pour la conduite, s’entraider pour apprendre les rudiments de la mécanique et organiser des courses. Ces initiatives ont contribué à normaliser la présence des femmes au volant, à une époque où cette idée était encore largement controversée.

L’émancipation par la conduite

Pour beaucoup de femmes de l’époque, conduire une automobile représentait bien plus qu’un simple moyen de transport. C’était une déclaration d’indépendance et un rejet des normes traditionnelles de genre. L’automobile permettait aux femmes de se déplacer librement, sans dépendre des horaires des transports publics ou de la disponibilité d’un homme pour les conduire. Cette liberté nouvelle était un symbole puissant de leur capacité à contrôler leur propre destin.

Les conséquences des premières amendes pour excès de vitesse

Évolution des réglementations

Les premières amendes pour excès de vitesse ont eu des répercussions importantes sur l’évolution des réglementations. Ces incidents ont souligné la nécessité de règles claires et de sanctions pour assurer la sécurité de tous sur les routes. En France, comme en Grande-Bretagne, les limitations de vitesse ont progressivement été ajustées en fonction des progrès technologiques et des besoins de la société.

Amélioration des infrastructures

L’augmentation du nombre de véhicules a également conduit à des améliorations significatives des infrastructures routières. Les routes ont été élargies, pavées et mieux entretenues pour permettre une circulation plus fluide et sécurisée. Des panneaux de signalisation et des feux de circulation ont été installés pour réguler le trafic et prévenir les accidents.

Impact sur l’industrie automobile

Les réglementations sur la vitesse ont également eu un impact sur l’industrie automobile elle-même. Les constructeurs ont dû concevoir des véhicules non seulement plus rapides et plus puissants, mais aussi plus sûrs. Les innovations en matière de freinage, de suspension et de maniabilité ont été stimulées par la nécessité de respecter les nouvelles normes de sécurité. Cette course à l’innovation a conduit à des avancées technologiques qui ont façonné l’industrie automobile telle que nous la connaissons aujourd’hui.

La perception publique de l’automobile

De la méfiance à l’acceptation

Au début, l’automobile était souvent perçue avec méfiance et hostilité par le public. Les premières voitures étaient bruyantes, imprévisibles et semblaient dangereuses. Les limitations de vitesse très strictes reflétaient cette peur de l’inconnu. Cependant, à mesure que les véhicules devenaient plus courants et que les infrastructures s’amélioraient, la perception publique a évolué.

Les premiers accidents et la prise de conscience

Les premiers accidents de la route ont joué un rôle crucial dans cette évolution. Chaque incident attirait l’attention sur les risques associés à la conduite rapide et imprudente. Les journaux de l’époque rapportaient ces accidents avec des détails frappants, contribuant à une prise de conscience collective de la nécessité de réguler la vitesse et de respecter les règles de sécurité.

L’automobile comme symbole de modernité

Malgré les risques, l’automobile est rapidement devenue un symbole de modernité et de progrès. Posséder une voiture était un signe de statut social et d’innovation. Les pionniers de l’automobile, comme la duchesse d’Uzès et Walter Arnold, étaient vus comme des visionnaires, poussant les limites de la technologie et ouvrant la voie à un avenir plus connecté et dynamique.

Conclusion

L’histoire de la première amende pour excès de vitesse est bien plus qu’une simple anecdote. Elle illustre les débuts tumultueux de l’automobile, les défis de la régulation et l’impact profond de cette nouvelle technologie sur la société. Des pionniers comme Anne de Rochechouart de Mortemart et Walter Arnold ont non seulement marqué l’histoire par leurs infractions, mais aussi par leur contribution à l’évolution de l’automobile et à la transformation des mentalités. Leur héritage se retrouve dans chaque réglementation de vitesse, chaque innovation en matière de sécurité et chaque avancée technologique qui continue de façonner le monde de l’automobile aujourd’hui.

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