La Journée de la Robe Rouge

La Journée de la Robe Rouge

La Journée de la Robe Rouge, célébrée le 5 mai au Canada, est une journée de commémoration, de sensibilisation et d’action pour les femmes, les filles et les personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées. Cette journée vise à honorer les victimes et à sensibiliser le public à cette crise nationale qui affecte de manière disproportionnée les communautés autochtones du pays.

La genèse de la Journée de la Robe Rouge

Cette journée a été inspirée par le projet REDress de Jaime Black, une artiste métisse qui a créé une installation artistique puissante pour représenter l’ampleur de cette crise. L’installation de Black, composée de centaines de robes rouges vides suspendues dans divers lieux publics, symbolise les vies des femmes et des filles autochtones perdues à cause de la violence et rappelle la nécessité d’agir pour mettre fin à cette tragédie.

Le projet REDress est né d’une vision artistique de Jaime Black. Elle a été inspirée par des conversations avec des femmes autochtones qui avaient perdu des membres de leur famille, ainsi que par des exemples de militantes en Colombie. La première installation a eu lieu à l’Université de Winnipeg en 2011, et depuis lors, elle a suscité un élan national et international, avec des installations dans des musées, des universités et des espaces publics à travers le Canada et les États-Unis.

La crise des femmes autochtones disparues et assassinées

Les femmes autochtones, bien qu’elles ne représentent que 5 % de la population féminine canadienne, constituent 24 % des femmes victimes d’homicide au pays. Le nombre exact de femmes et de filles autochtones disparues ou assassinées reste flou en raison d’une sous-déclaration et d’un manque de données fiables. Cependant, des estimations suggèrent que plus de 4 000 femmes, filles et personnes bispirituelles autochtones ont été victimes de violences ou ont disparu au fil des décennies.

Les causes de cette violence sont multiples et enracinées dans l’histoire coloniale du Canada, notamment la marginalisation systématique, la pauvreté, le racisme institutionnalisé et l’héritage des pensionnats autochtones. Ces facteurs ont contribué à créer un environnement où la violence contre les femmes et les filles autochtones a prospéré, sans intervention suffisante des autorités.

La Commission d’enquête nationale

Face aux demandes pressantes des communautés autochtones, des organisations de défense des droits de la personne et des groupes de femmes, le gouvernement canadien a lancé la Commission d’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées en 2016. Cette commission a recueilli des témoignages et examiné les causes profondes de cette crise, aboutissant à la publication d’un rapport final en 2019. Celui-ci comprend 231 appels à la justice, détaillant les mesures nécessaires pour mettre fin à la violence et rendre justice aux victimes.

L’alerte Robe Rouge : un outil crucial

La Journée de la Robe Rouge de cette année a été marquée par une annonce majeure : l’introduction du système d’alerte Robe Rouge, conçu pour envoyer des notifications aux Canadiens lorsque des femmes, des filles ou des personnes bispirituelles autochtones sont portées disparues. Ce système vise à garantir une réponse rapide dans les premières heures critiques suivant une disparition, augmentant ainsi les chances de retrouver la personne saine et sauve. Cette initiative représente une avancée significative pour aborder cette crise.

Les voix autochtones : un rôle central

Des leaders autochtones, dont la députée Leah Gazan, ont joué un rôle clé dans l’avancement de ce projet. Gazan a présenté la motion au Parlement qui a conduit à la reconnaissance officielle de la crise des femmes, filles et personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées comme une urgence nationale. Elle souligne que ce n’est qu’un premier pas et que beaucoup reste à faire pour garantir la sécurité et le bien-être de ces communautés.

Le système d’alerte Robe Rouge, développé en partenariat avec les communautés autochtones, est conçu pour être un outil efficace et adapté aux besoins spécifiques des populations touchées. En travaillant étroitement avec les gouvernements et les organisations autochtones, le système espère non seulement prévenir les décès, mais aussi favoriser le retour en toute sécurité des personnes disparues auprès de leurs proches.

La voie à suivre

Bien que la Journée de la Robe Rouge ne soit pas encore un jour férié officiel, sa portée et son importance ne cessent de croître. Elle fait écho aux nombreuses autres initiatives et événements organisés pour sensibiliser le public et honorer les victimes de cette crise, comme la marche commémorative des femmes le 14 février, qui a commencé à Vancouver en 1992.

La violence et les disparitions des femmes autochtones ne sont pas simplement des problèmes autochtones. Ce sont des enjeux nationaux qui nécessitent l’attention et l’action de tous les Canadiens. La Journée de la Robe Rouge, à travers ses commémorations, ses marches, ses installations artistiques et maintenant le système d’alerte Robe Rouge, continue d’exiger des mesures concrètes pour rendre justice aux victimes et protéger les femmes, les filles et les personnes bispirituelles autochtones du Canada.

En cette journée, et tout au long de l’année, il est crucial de se rappeler des vies perdues et de redoubler d’efforts pour créer un Canada plus juste et sûr pour tous.

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