Fanfreluche nous quitte à 101 ans

Fanfreluche nous quitte à 101 ans

Il est toujours émouvant de voir une figure qui a marqué l’imaginaire collectif s’éteindre, laissant derrière elle un héritage culturel inestimable. Aujourd’hui, permettez-moi de partager avec vous une histoire touchante, celle de Fanfreluche, ce célèbre peraonnage créée il y a plusieurs décennies et qui a su captiver des générations entières grâce à son univers chaleureux et sa façon toute particulière de raconter de merveilleux contes. L’annonce de son décès à l’âge de 101 ans, le 12 janvier 2025, suscite à la fois tristesse et nostalgie, tant elle a laissé une empreinte profonde dans le cœur des amateurs de télévision et de théâtre au Québec. C’est avec un grand respect que je vous propose de plonger dans la vie et l’héritage de ce personnage hors du commun, tout en rendant hommage à la femme qui l’a fait naître et briller : Kim Yaroshevskaya.

En effet, derrière Fanfreluche, cette poupée espiègle que vous avez peut-être rencontrée à travers les émissions de Radio-Canada, se trouve le talent incomparable de Mme Kim Yaroshevskaya. Née le 1er octobre 1923, à une époque où l’Union soviétique connaissait de profonds bouleversements, elle n’a que dix ans lorsqu’elle pose le pied au Québec. Dès son plus jeune âge, la petite Kim est habitée par un amour sincère pour les arts, une passion qui la conduira tout droit à l’École des Beaux-Arts de Montréal dès 1940. Vous pouvez aisément imaginer à quel point cette période a pu façonner son esprit créatif et sa volonté farouche de raconter des histoires comme personne d’autre ne le faisait.

Lorsque l’on se penche sur la vie de Mme Yaroshevskaya, on réalise qu’elle n’a jamais cessé d’explorer toutes les facettes de la création artistique. Elle s’implique notamment dans le milieu du théâtre, où son sens de la narration et sa prestance sur scène retiennent rapidement l’attention. Dans les années 1950, elle rejoint la troupe Le Grenier, une aventure qui se révélera déterminante dans sa carrière. C’est en effet avec cette troupe qu’elle crée Fanfreluche, la fameuse poupée dont vous avez certainement déjà entendu parler, que ce soit dans votre propre jeunesse ou à travers les souvenirs de vos proches. Fanfreluche, c’était plus qu’un simple jouet articulé : c’était un personnage à part entière, avec sa personnalité, ses mimiques, et son univers fantaisiste rempli d’histoires.

Le succès de Fanfreluche se construit progressivement, aidé par l’enthousiasme contagieux de Kim Yaroshevskaya et de ses partenaires de scène. Très vite, la curiosité grandit autour de cette petite poupée au regard pétillant, si bien qu’on lui ouvre la porte de Radio-Canada. C’est dans des émissions phares comme Fafouin, La Boîte à Surprise et, plus tard, Fanfreluche, que ce personnage va prendre une place toute spéciale dans l’imaginaire collectif. Imaginez-vous confortablement installé dans votre salon, avec vos enfants, vos parents ou vos grands-parents, les yeux rivés sur le petit écran, attendant impatiemment que Fanfreluche fasse son entrée pour vous raconter « un beau conte à sa manière ». Chaque épisode était comme une fenêtre ouverte sur un monde où l’imaginaire se déploie librement.

S’il y avait bien quelque chose de remarquable dans ce que proposait Fanfreluche, c’était la façon unique de narrer des contes et des légendes, en mêlant parfois l’humour, la simplicité du langage enfantin et les expressions typiques du Québec de l’époque. Pour beaucoup de téléspectateurs, la poupée incarnait un moment de douceur, une bulle poétique qui venait illuminer le quotidien. Les contes qu’elle évoquait pouvaient reprendre des classiques connus de tous, comme Le Petit Chaperon rouge ou Cendrillon, mais toujours avec ce brin de fantaisie et d’originalité qui rendait l’expérience si attachante.

Avec son décès à l’âge vénérable de 101 ans, Fanfreluche laisse un vide dans le paysage culturel québécois. Bien sûr, on parle d’une poupée, d’un personnage de fiction, mais l’authenticité de la performance de Kim Yaroshevskaya a su, au fil des décennies, lui insuffler une âme véritable. Il ne s’agissait plus uniquement de fils, de tissu ou de bois, mais bien d’un être à part entière, doué de sentiments, d’humour et de curiosité. Combien d’entre vous se souviennent encore de ce petit frisson d’excitation en entendant la voix de Fanfreluche s’exclamer : « J’ai une belle histoire à vous raconter ! » ?

Derrière cette longévité exceptionnelle se trouve bien entendu la force du souvenir. Même après l’arrêt des émissions, Fanfreluche est restée présente dans les bibliothèques familiales sous forme de livres, ou dans ces cassettes et DVD que l’on conservait précieusement pour partager cette magie avec les plus jeunes. Chaque génération découvrait alors la même tendresse, le même humour, et apprenait à son tour à apprécier cet univers empreint de naïveté et de valeurs positives. Il est fascinant de constater à quel point un tel personnage, créé dans les années 1950, peut encore résonner dans le cœur du public des décennies plus tard.

Pour vous, chers lecteurs, la disparition de Fanfreluche peut rappeler des souvenirs heureux, ou même susciter l’envie de replonger dans ces vieux épisodes pour en revivre la poésie. C’est là tout le pouvoir de la création artistique : elle continue de tisser des liens entre les générations, de nourrir l’imaginaire et de donner de la couleur à nos récits personnels. L’héritage de Fanfreluche est donc double : à la fois symbole d’une époque révolue de la télévision québécoise et témoignage universel de la puissance de l’enchantement collectif.

On ne peut évidemment pas séparer Fanfreluche de la femme qui se cachait derrière elle. Kim Yaroshevskaya, arrivée de l’Union soviétique, a su cultiver son talent avec persévérance et passion. Elle a fait preuve d’une audace et d’une créativité remarquables, osant donner vie à un personnage qui serait regardé avec fascination par tant d’enfants et de parents. On comprend dès lors l’importance d’honorer non seulement la mémoire de Fanfreluche, mais également celle de son interprète et créatrice. Cette distinction est essentielle pour bien saisir l’ampleur de l’héritage qu’elle lègue à la culture d’ici.

En outre, la longévité de Fanfreluche (et par là même, celle de Kim Yaroshevskaya) témoigne d’une force de caractère et d’une volonté de transmettre, encore et toujours, les richesses de la tradition orale et du conte. Dans un monde parfois tourbillonnant, où l’on est sans cesse sollicité par une multitude de sources, il est précieux de s’arrêter un instant pour se laisser envelopper par une bonne histoire. Fanfreluche incarnait précisément cet art de la narration, ce moment suspendu où l’on prend le temps d’écouter, de rêver, et de s’ouvrir à la magie de l’imagination.

Aussi, il convient de souligner le rôle important que la télévision a pu jouer dans la diffusion de l’œuvre de Kim Yaroshevskaya. À une époque où l’offre médiatique était plus limitée, l’apparition d’un personnage comme Fanfreluche à l’écran était un événement remarquable, capable de rassembler les familles devant un même programme. Aujourd’hui encore, la nostalgie pour ces émissions d’antan montre à quel point elles ont su marquer les esprits et façonner un patrimoine commun.

Mais ne gardons pas uniquement en mémoire la tristesse de ce départ. Que la disparition de Fanfreluche soit pour vous l’occasion de célébrer cette formidable aventure artistique qui a traversé les époques. Que ce soit lors d’une soirée souvenirs, d’un moment de partage en famille ou d’une simple conversation entre amis, vous pouvez évoquer la douceur, la poésie et la passion qui entouraient chaque apparition de cette marionnette unique. Invitez ceux qui ne la connaissent pas encore à découvrir son univers, afin que son récit continue de se transmettre de génération en génération.

En fin de compte, le décès de Fanfreluche à l’âge de 101 ans nous ramène à l’essentiel : le pouvoir intemporel de la création. Peu importent les années qui passent ou les bouleversements technologiques, l’art de raconter des histoires et de susciter des émotions demeure une source inépuisable d’inspiration. Ainsi, la poupée Fanfreluche et Kim Yaroshevskaya ne font plus qu’un dans nos souvenirs collectifs : toutes deux nous rappellent qu’avec un peu de passion et de persévérance, on peut laisser une empreinte indélébile dans le cœur du public.

Alors, alors que nous adressons nos adieux à Fanfreluche, n’oublions pas de la remercier pour tous ces moments de fantaisie et de joie offerts au fil des décennies. Son existence – et surtout la manière dont Kim Yaroshevskaya lui a donné vie – continuera de nourrir notre imaginaire, à travers ces contes simples et lumineux qui l’ont rendue si attachante. Puisse-t-elle reposer en paix dans la mémoire de chacun, veillant à jamais sur les histoires que nous aimons raconter, et nous rappelant que, même après 101 ans, une belle aventure peut continuer d’illuminer nos cœurs.

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