
Personne n’a envie de revivre 1929, mais tout le monde sent que ça sent le brûlé.
Les marchés financiers, déjà fragiles, reçoivent une claque monumentale avec les nouveaux tarifs douaniers américains. La Chine contre-attaque, et l’effet domino s’enclenche : Asie, Europe, Wall Street… tous plongent.
Les économistes parlent d’hémorragie, d’un bain de sang. Certains crient au krach imminent. Ce texte vous propose de prendre du recul, en revisitant les grandes chutes boursières du dernier siècle. Car parfois, le futur s’écrit avec de vieilles erreurs.
Quand les marchés saignent en silence
Les décisions politiques ont toujours eu le pouvoir d’agiter les marchés. Mais certaines, plus brutales que d’autres, ne se contentent pas de les secouer : elles les font vaciller, perdre pied, parfois s’effondrer. L’annonce des nouveaux tarifs douaniers imposés par les États-Unis sous l’impulsion de Donald Trump, visant notamment la Chine avec une hausse colossale de 104 %, a mis le feu aux poudres.
Face à cette manœuvre commerciale perçue comme hostile, la Chine n’a pas tardé à répliquer. Les conséquences ont été immédiates : les bourses asiatiques se sont effondrées dès l’ouverture, l’Europe a suivi dans un mouvement de panique. À New York, les indices se sont teintés de rouge vif, dans une ambiance électrique.
Les plus prudents parlent de “turbulences”. Les plus lucides, eux, évoquent déjà un “krach en formation”.
Les fantômes d’une économie fracturée
À chaque nouveau choc, les esprits se tournent vers les grandes cassures du passé. Des effondrements si puissants qu’ils ont redéfini le paysage financier mondial. Ce que nous observons aujourd’hui réactive ces souvenirs, ces blessures mal cicatrisées.
Les krachs ne sont jamais anodins. Ils sont la manifestation visible d’un déséquilibre plus profond, souvent sous-estimé, parfois volontairement ignoré. Ils sont le miroir d’une arrogance financière, d’un excès de confiance, d’un oubli volontaire des leçons du passé.
1929 : Le jour où Wall Street s’est figé
Le “Jeudi noir” du 24 octobre 1929 n’est pas qu’un épisode de livre d’histoire. C’est le début d’un séisme économique mondial. Le Dow Jones perd ce jour-là 22 % de sa valeur. Les investisseurs paniquent, vendent tout, à perte. Deux autres journées historiques suivent : les 28 et 29 octobre, la chute s’accélère.
Le monde entre alors dans la Grande Dépression. Une décennie sombre où les faillites, la pauvreté et la misère deviennent la norme. Ce krach a été causé par un excès de spéculation, de crédits faciles, et une surconfiance irrationnelle dans un marché en pleine bulle. Il reste aujourd’hui le mètre étalon de toutes les catastrophes boursières.
1987 : Un lundi noir venu d’Amérique
Le 19 octobre 1987, le monde financier subit une attaque fulgurante. Le Dow Jones s’effondre de 22,6 % en une seule journée. L’Amérique tremble. Les marchés internationaux suivent en cascade.
Ce krach a été provoqué par la conjugaison de plusieurs facteurs : déficits budgétaires massifs, hausse des taux d’intérêt, mais surtout la naissance des algorithmes de trading, capables d’amplifier une chute en quelques microsecondes. Le système n’était pas préparé à une telle automatisation du chaos.
2000 : Quand la bulle Internet a explosé
Les années 90 ont vu naître une foi presque religieuse dans les nouvelles technologies. Les investisseurs misent sans compter sur des start-ups qui n’ont ni produit, ni revenus, ni parfois même d’employés. Mais elles ont une “idée”.
En mars 2000, l’indice Nasdaq atteint un sommet de 5 048 points. Puis tout s’effondre. En un an, il perd près de 40 % de sa valeur. De nombreuses entreprises technologiques disparaissent, laissant derrière elles un goût amer de poudre et d’illusions.
Ce krach a rappelé que l’innovation sans modèle économique solide est un château de sable.
2008 : Le choc des subprimes
Certainement l’un des plus pédagogiques, car encore frais dans nos mémoires. En 2008, les banques américaines ont vendu des produits financiers basés sur des prêts hypothécaires à haut risque. Quand les emprunteurs ont cessé de rembourser, tout s’est effondré.
Lehman Brothers, géant de la finance, fait faillite. Les bourses plongent. En quelques semaines, les marchés perdent jusqu’à 50 % de leur valeur. Des plans de sauvetage massifs sont mis en œuvre pour éviter un effondrement total du système bancaire mondial.
Le capitalisme a frôlé la rupture. Et des millions de foyers ont payé le prix d’une spéculation incontrôlée.
2020 : Le virus qui a contaminé l’économie
Mars 2020. L’OMS déclare que la pandémie de Covid-19 est mondiale. Le confinement s’impose, la planète entière se fige.
Les bourses réagissent avec une brutalité inédite : Paris -12 %, Milan -17 %, New York -10 %, en une seule journée. On reparle de 1987, certains osent même la comparaison avec 1929. Mais cette fois, les États réagissent rapidement. Plans de relance, aides directes, taux d’intérêt proches de zéro. Grâce à ces interventions massives, les marchés finissent par se redresser.
Mais cette crise a mis en lumière la fragilité extrême de nos systèmes économiques interconnectés.
2025 : La tentation du protectionnisme… au prix fort
Nous voilà aujourd’hui. Un quart de siècle entamé dans l’incertitude. Le monde ne s’est jamais vraiment remis des secousses précédentes. Et pourtant, certains décident de jouer avec les allumettes.
Les tarifs douaniers massifs décidés par Donald Trump viennent relancer une guerre commerciale qui couvait déjà depuis plusieurs années. En visant frontalement la Chine, la première puissance exportatrice mondiale, ils déclenchent une réaction en chaîne. Pékin réagit. L’Europe vacille. Les marchés paniquent.
Nous sommes peut-être à la veille d’un nouvel effondrement. Non pas à cause d’un virus, ni d’une bulle technologique, mais à cause de décisions politiques unilatérales, brutales, sans vision globale.
Les leçons jamais vraiment apprises
Les krachs boursiers sont les tremblements de terre de notre monde économique. Certains sont provoqués par des erreurs humaines. D’autres, par la nature. Tous, en revanche, révèlent les failles de nos systèmes.
Ce qui se joue aujourd’hui n’est pas seulement une confrontation économique entre deux géants. C’est une question de stabilité mondiale. De confiance dans les institutions. De mémoire collective.
Nous savons ce que coûte un krach. Ce que cela provoque dans la vie des gens. L’histoire est là pour nous avertir. Encore faut-il vouloir l’écouter.
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