Et si le Big Bang n’avait jamais eu lieu ?

Et si le Big Bang n'avait jamais eu lieu ?

Depuis presque un siècle, le Big Bang est considéré comme l’événement déclencheur de l’Univers, cette immense explosion cosmique ayant donné naissance à tout ce que nous connaissons. Mais imaginez un instant qu’une théorie vieille de plusieurs décennies puisse remettre en cause cette idée bien ancrée. Et si l’Univers ne s’était pas réellement formé à partir d’une explosion, mais d’un processus bien plus calme, plus subtil, plus… fatigué ? Voici une théorie qui, bien que largement ignorée pendant des décennies, refait surface grâce à de nouvelles observations, notamment grâce à des données surprenantes recueillies par le télescope spatial James Webb.

Le Début du Big Bang : Un Principe Bien Ancré

Replongeons-nous dans les années 1920. C’est à cette époque que le célèbre astronome Edwin Hubble et le prêtre astrophysicien belge Georges Lemaître ont bouleversé notre compréhension de l’Univers. En observant les galaxies lointaines, Hubble découvrit que celles-ci s’éloignaient de la Terre à une vitesse proportionnelle à leur distance. C’est ce que l’on appelle l’effet Doppler ou le « décalage vers le rouge ». Plus une galaxie est éloignée, plus sa lumière apparaît « rouge » et donc plus elle s’éloigne rapidement. Cette observation a conduit à l’idée que l’Univers est en expansion, suggérant qu’il a commencé à partir d’un point unique : le fameux Big Bang.

Depuis, cette théorie a été acceptée par la majorité des scientifiques comme la meilleure explication de l’origine de l’Univers. Mais, dans l’ombre de cette découverte, une autre théorie a vu le jour, mais elle a été presque instantanément éclipsée par la popularité grandissante du Big Bang.

La Théorie de la Lumière Fatiguée

Un certain Fritz Zwicky, astrophysicien suisse au caractère bien trempé, ne partageait pas entièrement l’engouement pour cette nouvelle vision du cosmos. En 1929, il proposa une hypothèse alternative, connue sous le nom de « théorie de la lumière fatiguée ». Selon cette théorie, le décalage vers le rouge des galaxies n’est pas dû à leur éloignement rapide, mais à une perte progressive d’énergie des photons durant leur voyage à travers l’espace. En d’autres termes, les galaxies ne s’éloignent pas forcément à des vitesses faramineuses, mais la lumière qu’elles émettent perd simplement de la vigueur en traversant les vastes étendues cosmiques. Cette hypothèse a été qualifiée de curieuse, voire radicale, à l’époque. Et avec l’ascension du Big Bang comme théorie dominante, la « lumière fatiguée » est rapidement tombée dans l’oubli. Ou presque.



Un Retour sous les Projecteurs Grâce à James Webb

Avançons de près d’un siècle. Le télescope spatial James Webb (JWST), mis en orbite en 2021, a rapidement fait des découvertes fascinantes, mais aussi déconcertantes. Le JWST a capté des images de galaxies bien plus anciennes et matures qu’elles ne devraient l’être, selon la chronologie admise par la théorie du Big Bang. Si l’Univers est supposé être né il y a environ 13,8 milliards d’années, comment expliquer l’existence de ces galaxies massives, déjà formées, quelques centaines de millions d’années après la naissance de l’Univers ?

C’est ici que la théorie de la lumière fatiguée pourrait faire son retour triomphal. Selon Lior Shamir, chercheur en astronomie, ces nouvelles données pourraient parfaitement s’accorder avec l’idée de Zwicky. Si la lumière perd effectivement de l’énergie en traversant l’espace, cela pourrait expliquer pourquoi les galaxies semblent si anciennes et éloignées sans avoir recours à une expansion accélérée de l’Univers. En d’autres termes, peut-être que l’Univers ne s’étend pas aussi rapidement que nous le croyons, et que la « fatigue » des photons crée une illusion de distance et de vitesse.

L’énigme du Décalage Vers le Rouge

Le décalage vers le rouge, cette fameuse « preuve » de l’expansion de l’Univers, pourrait-il être réinterprété ? Les nouvelles observations de galaxies avec des décalages vers le rouge plus élevés qu’attendu suggèrent que quelque chose ne colle pas dans la théorie actuelle. Les galaxies lointaines devraient être plus jeunes, moins développées, mais le JWST montre le contraire. Cela soulève une question : et si ce fameux décalage vers le rouge n’était pas uniquement lié à la vitesse d’éloignement des galaxies, mais aussi à d’autres facteurs, comme la rotation des galaxies elles-mêmes ?

En effet, une étude menée par Shamir, a montré que le décalage vers le rouge pourrait également être influencé par la direction de rotation des galaxies par rapport à la Voie lactée. Selon ses analyses, les galaxies qui tournent dans le même sens que la Voie lactée présentent un décalage vers le rouge plus élevé que celles qui tournent dans la direction opposée. Cette observation, bien que surprenante, pourrait renforcer l’idée que la mesure du décalage vers le rouge est plus complexe qu’on ne le pensait et qu’elle ne dépend pas uniquement de la vitesse d’éloignement des galaxies.

Un Univers Stationnaire ?

Si la théorie de la lumière fatiguée s’avère correcte, cela pourrait signifier que l’Univers n’est pas en expansion comme nous le croyons. Au lieu d’un cosmos en perpétuelle croissance, il pourrait être beaucoup plus stable et stationnaire qu’imaginé. Ce modèle, bien qu’à contre-courant de la théorie du Big Bang, pourrait expliquer certaines des énigmes actuelles que les astronomes peinent à résoudre.

Cependant, la théorie de la lumière fatiguée ne répond pas à toutes les questions. Par exemple, elle ne parvient pas à expliquer la fameuse radiation cosmique de fond, ce « bain » de micro-ondes uniformément réparti à travers l’Univers, que le Big Bang explique parfaitement comme étant un vestige de la chaleur intense de l’explosion originelle. En outre, les observations de supernovae lointaines, qui semblent indiquer une accélération de l’expansion de l’Univers, posent également problème à la lumière fatiguée.

Mais là encore, les astronomes n’excluent pas l’idée que ces phénomènes puissent être causés par des facteurs que nous ne comprenons pas encore entièrement. Après tout, la science est en constante évolution, et les découvertes récentes ont déjà bouleversé bon nombre de nos certitudes.

Et Après ? Une Théorie Dépassée ou Réhabilitée ?

La théorie de la lumière fatiguée est-elle donc sur le point de connaître un renouveau spectaculaire ? Eh bien, pas si vite. Pour l’instant, la majorité de la communauté scientifique reste attachée au modèle du Big Bang, qui a prouvé son efficacité à expliquer de nombreux aspects de l’Univers. Cependant, les nouvelles données issues du JWST et des études comme celles de Shamir montrent qu’il existe encore beaucoup de mystères à élucider. Peut-être que l’avenir révélera une fusion des deux théories, ou une explication encore plus révolutionnaire que nous ne pouvons pas encore concevoir.

En attendant, la théorie de la lumière fatiguée nous rappelle une chose essentielle : dans l’Univers, tout n’est pas toujours ce qu’il paraît. Et comme dirait Zwicky lui-même, « Fatiguée ou non, la lumière n’a pas dit son dernier mot. » Alors que nous continuons d’explorer les confins du cosmos, qui sait quelles surprises attendent encore les astronomes ? Une chose est sûre, le Big Bang n’a peut-être pas fini de faire exploser nos certitudes.

Conclusion : L’Univers, Encore Plein de Mystères

Que l’on soit partisan du Big Bang ou de la lumière fatiguée, il est indéniable que notre compréhension de l’Univers est loin d’être complète. Chaque nouvelle découverte nous pousse à réévaluer nos théories, à remettre en question ce que nous pensions être acquis. Peut-être que la prochaine grande révolution cosmologique est déjà en cours, et que, comme toujours, la réalité dépassera toutes nos attentes. Après tout, dans un cosmos aussi vaste, tout est possible, même que l’Univers soit simplement… fatigué.

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