Dormez-vous différemment selon la saison ?

Par

17 août 2024

Ah, le sommeil ! Cet état de grâce où l’on s’abandonne aux bras de Morphée, espérant qu’il ne nous échappera pas trop vite. Mais avez-vous déjà remarqué que parfois, ce cher Morphée semble avoir un emploi du temps changeant selon les saisons ? C’est un peu comme si notre sommeil dansait au rythme des saisons, une valse lente en hiver, un cha-cha-cha énergique en été. Alors, cette idée que le sommeil pourrait changer au fil des saisons, est-ce une simple lubie ou une réalité scientifique bien ancrée ?

Le lien entre soleil et sommeil : une vieille histoire d’amour

Commençons par ce que tout le monde sait (ou devrait savoir) : notre horloge biologique est en grande partie dictée par la lumière. Oui, le soleil n’est pas seulement là pour nous bronzer (ou nous brûler, selon votre type de peau) ; il est aussi le grand chef d’orchestre de nos rythmes circadiens. Ces cycles de 24 heures qui régulent nos phases de veille et de sommeil sont influencés par l’exposition à la lumière du jour. En gros, quand il fait jour, notre corps nous dit « Réveille-toi, c’est l’heure de bosser ! » et quand il fait nuit, il nous murmure « Va te coucher, tu l’as bien mérité. »

Mais voilà, tout se complique quand les saisons s’en mêlent. Les jours s’allongent ou raccourcissent, et notre horloge interne tente de suivre ce ballet lumineux. Et parfois, elle trébuche. Il semble donc logique que les changements de lumière tout au long de l’année puissent affecter notre sommeil, mais qu’en est-il vraiment ?

Hibernation humaine : un mythe ou une réalité hivernale ?

En hiver, les journées raccourcissent, le soleil joue les timides, et tout ce que l’on veut, c’est se pelotonner sous une couverture moelleuse avec un bon livre (ou un marathon de séries, selon vos goûts). Certains chercheurs ont effectivement observé que, durant cette période, notre sommeil semble s’étirer un peu, comme si notre corps cherchait à entrer en hibernation. Pas étonnant, après tout : moins de lumière, plus de mélatonine, l’hormone du sommeil, et hop, nous voilà prêts pour une nuit qui pourrait bien durer jusqu’à midi.

Une étude menée par Dieter Kunz et son équipe de la Clinique du sommeil et de chronomédecine à l’hôpital St-Hedwig à Berlin a examiné de plus près cette tendance. En analysant les cycles de sommeil de 188 personnes vivant en milieu urbain, ils ont découvert que la durée totale du sommeil était en moyenne plus longue en hiver qu’en été. Et attention, pas seulement de cinq minutes, non ! On parle ici d’une différence pouvant aller jusqu’à une heure supplémentaire. Pourtant, les chercheurs n’ont pas pu conclure que cette différence était statistiquement significative. En d’autres termes, la science nous dit que oui, on dort peut-être plus en hiver, mais ne pariez pas trop sur cette heure supplémentaire pour rattraper votre manque de sommeil chronique.

Printemps, été, automne : le sommeil en mode roller coaster

Au printemps, la nature se réveille, les fleurs s’épanouissent, les oiseaux chantent… et votre sommeil ? Eh bien, lui, il semble avoir un petit coup de boost aussi. Le sommeil paradoxal, cette phase durant laquelle nous rêvons et notre cerveau s’agite, survient plus rapidement à l’automne qu’au printemps. En revanche, ce même sommeil paradoxal est plus long en hiver qu’au printemps. Une sorte de yoyo du sommeil, vous dites ?

L’été, quant à lui, est un peu le trouble-fête. Les nuits plus courtes, la chaleur étouffante, et cette envie irrésistible de profiter des longues soirées en terrasse n’aident pas notre sommeil à se régénérer comme il le devrait. Et pour ne rien arranger, l’automne, avec ses journées qui raccourcissent et ses températures qui baissent, est un moment où le sommeil devient plus léger, moins profond. On a un peu l’impression que notre corps hésite entre l’envie de prolonger les soirées d’été et celle de s’enfoncer dans le doux cocon de l’hiver.

Les saisons et l’insomnie : un duo inséparable ?

Parlons maintenant d’un sujet un peu moins glamour : l’insomnie. Selon la même étude berlinoise, l’insomnie tend à pointer le bout de son nez vers la fin de l’année. Ce n’est peut-être pas surprenant quand on y pense : la fin de l’année, c’est souvent synonyme de stress accumulé, des fêtes qui se préparent, et bien sûr, le froid qui s’installe pour de bon. Tout cela peut perturber notre sommeil et nous laisser à compter les moutons plus souvent qu’on ne le souhaiterait.

Alors, est-ce que les saisons font vraiment danser notre sommeil d’un rythme à l’autre ? Les données actuelles semblent le suggérer, même si, comme toujours en science, il reste encore beaucoup à découvrir. Il est clair que notre sommeil n’est pas totalement insensible aux changements de saisons. Mais l’ampleur de cette influence peut varier d’une personne à l’autre, selon son environnement, son mode de vie, et même son état de santé général.

Conseils pour bien dormir, quelle que soit la saison

Maintenant que vous savez que votre sommeil pourrait être influencé par les saisons, comment faire pour ne pas vous laisser entraîner dans cette danse infernale ? Voici quelques astuces pour garder votre sommeil au top, qu’il pleuve, qu’il vente, ou qu’il neige.

Adaptez votre routine : Levez-vous et couchez-vous à des heures régulières, même quand les journées deviennent plus courtes. Essayez de maintenir une certaine cohérence pour aider votre corps à garder le cap.
Faites entrer la lumière : En hiver, maximisez votre exposition à la lumière naturelle pendant la journée. Ouvrez grand les rideaux le matin et, si nécessaire, utilisez une lampe de luminothérapie.
Faites le noir total : En été, avec les journées plus longues, assurez-vous que votre chambre soit bien sombre pour favoriser la production de mélatonine. Les rideaux occultants sont vos amis.
Régulez la température de votre chambre : Le corps dort mieux à une température fraîche, entre 16 et 18 degrés Celsius. Ajustez votre literie en fonction des saisons pour ne pas vous réveiller en sueur ou grelottant de froid.
Faites attention à ce que vous mangez et buvez : Un bon repas léger le soir et une consommation modérée d’alcool aideront à maintenir un sommeil de qualité, quelle que soit la saison.
Gardez un rythme d’activité physique : L’exercice est un excellent moyen de réguler votre sommeil, mais évitez les séances trop intenses juste avant de vous coucher, surtout en été lorsque les températures peuvent être élevées.
Soyez à l’écoute de votre corps : Si vous sentez que vous avez besoin de plus de sommeil en hiver, accordez-vous cette petite indulgence. Et si vous avez moins besoin de dormir en été, profitez-en pour faire des activités qui vous plaisent.

La science continue de danser

L’influence des saisons sur notre sommeil est un sujet fascinant et complexe. Bien que les études actuelles, comme celle menée par Dieter Kunz et ses collègues, aient commencé à lever le voile sur cette relation, beaucoup reste encore à découvrir. Peut-être que dans quelques années, nous aurons une compréhension encore plus fine de la manière dont le rythme des saisons impacte nos nuits.

En attendant, nous pouvons toujours profiter des connaissances actuelles pour mieux comprendre notre sommeil et l’optimiser en fonction des variations saisonnières. Qui sait, peut-être que la prochaine fois que l’hiver s’installera, vous accueillerez ces longues nuits avec un sourire, prêt à profiter de ce sommeil supplémentaire avec gratitude. Et lorsque l’été arrivera, vous saurez pourquoi votre sommeil s’agite, et comment y remédier.

Après tout, le sommeil, c’est un peu comme une danse avec Dame Nature. Parfois lente, parfois rapide, mais toujours pleine de grâce, si l’on sait l’accepter et l’adapter à son propre rythme. Et comme dans toute danse, c’est l’harmonie qui compte, plus que la performance. Alors, prenez votre temps, suivez les saisons, et laissez-vous guider par les rythmes naturels pour trouver le sommeil qui vous convient.

Si vous avez aimé cet article, vous pouvez le partager à vos contacts et amis sur les réseaux sociaux, ou tout au moins un , cela serait apprécié, Merci !