Depuis l’arrivée de la nouvelle administration aux États-Unis, un vent de censure souffle sur les publications scientifiques et les ressources publiques. En effet, plus de 3000 pages du site web du Centre de contrôle des maladies (CDC) ont été retirées, dans le cadre de nouvelles directives gouvernementales. Il y a maintenant des « mots interdits » dans le domaine de la science. Cette mesure pourrait bien avoir des conséquences profondes sur la manière dont sont présentées et traitées certaines données scientifiques, notamment en matière de santé publique et d’environnement.
La disparition de milliers de pages
Les pages concernées par cette purge ne se limitent pas à des articles scientifiques spécifiques, mais incluent également des informations destinées à la santé publique, des conseils de prévention et des recherches fondamentales. Par exemple, une recherche sur les disparités raciales et ethniques dans les problèmes cardiovasculaires a disparu du site du CDC, tout comme une autre étude sur les disparités ville-campagne concernant la prévalence du diabète. Ces recherches, pourtant publiées dans des revues financées par le CDC, ne sont plus accessibles, et cela soulève des interrogations sur les intentions derrière cette décision.
Il ne s’agit pas seulement du CDC. D’autres agences gouvernementales, comme le Bureau du recensement, l’Administration pour la toxicomanie et les services de santé mentale, et même l’Administration des aliments et des médicaments (FDA), ont été affectées par cette purge. Un mémo envoyé le 29 janvier aux agences fédérales leur imposait une date limite au 31 janvier pour se conformer à ces nouvelles instructions. En tout, ce sont plusieurs milliers de pages qui ont été retirées des sites publics des États-Unis.
Des mots interdits dans la recherche scientifique
Les conséquences de ces nouvelles directives sont particulièrement marquantes dans le domaine de la santé publique. Par exemple, le CDC a ordonné à ses scientifiques de suspendre toute recherche en cours qui pourrait contenir certains « mots interdits ». Parmi eux, on trouve des termes tels que « genre », « personne enceinte », « sexe attribué à la naissance », « mâle biologique », et « femme biologique ». Ces mots, qui sont essentiels pour décrire les disparités en matière de santé et pour étudier l’impact des facteurs biologiques et sociaux sur les individus, sont désormais bannis de la recherche officielle.
Cela soulève une question fondamentale : dans quelle mesure cette censure va-t-elle altérer la qualité et l’intégrité de la recherche scientifique ? Les chercheurs se retrouvent contraintes de réécrire leurs travaux, d’effacer des concepts clés et de réduire la portée de leurs découvertes, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur la compréhension des inégalités en santé, des comportements à risque ou encore des effets de certaines politiques publiques sur la population.
Le changement climatique, une autre victime de la censure ?
En dehors de la santé, le ministère de l’Agriculture a également reçu des directives demandant de supprimer ou de réviser les pages traitant du changement climatique. Ce n’est pas un secret que le sujet du réchauffement climatique est souvent controversé aux États-Unis, mais cette mesure semble dépasser les simples divergences idéologiques. Le terme « changement climatique » a d’ailleurs été progressivement remplacé par « résilience climatique », une formule beaucoup moins percutante et qui minimise les enjeux urgents liés à la crise environnementale.
Cette censure des informations sur le climat intervient dans un contexte où les scientifiques et les défenseurs de l’environnement appellent de plus en plus à une action immédiate pour contrer les effets du réchauffement global. Les gouvernements du monde entier, y compris celui des États-Unis, ont un rôle crucial à jouer dans la lutte contre ce phénomène, et il semble que les restrictions actuelles sur la communication scientifique pourraient entraîner la prise de décision éclairée en matière de politique environnementale.
Les implications de cette censure pour la science
Les effets de cette politique sur la recherche scientifique sont multiples et complexes. D’un côté, cette censure semble répondre à une volonté de contrôler le discours scientifique, en particulier dans des domaines sensibles tels que la santé, les inégalités sociales, et l’environnement. Mais de l’autre côté, elle soulève des préoccupations concernant la liberté académique et l’intégrité des données scientifiques.
Les scientifiques, qui sont en première ligne dans la collecte et l’analyse des données, se retrouvent dans une situation où leur travail pourrait être censuré ou réécrit en fonction de critères politiques. De plus, cette nouvelle approche pourrait créer un climat de méfiance, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des institutions scientifiques, en raison de l’apparente manipulation des résultats pour répondre à des attentes politiques.
La question de la transparence des données
La transparence des données et des résultats est un pilier fondamental de la science. Lorsque les informations sont modifiées ou supprimées, cela nuit non seulement à la crédibilité des institutions, mais aussi à la confiance du public. En effet, la science doit être accessible à tous, et non pas manipulée selon les préférences idéologiques de certains groupes. Si les agences gouvernementales censurent ou modifient les données, cela risque d’éroder la confiance du public dans les institutions qui sont censées le protéger et l’informer de manière objective.
L’avenir de la recherche scientifique aux États-Unis
Alors, quel avenir pour la recherche scientifique aux États-Unis dans ce contexte de censures multiples ? Cette situation pourrait marquer un tournant dans la manière dont les scientifiques sont tenus de mener leurs travaux et de communiquer leurs résultats. Il est crucial de se poser la question de l’indépendance de la science par rapport aux pouvoirs politiques et de la manière dont les données doivent être protégées contre les influences extérieures.
La communauté scientifique doit, plus que jamais, défendre ses principes d’objectivité, de transparence et de libre-expression. Il est essentiel que les scientifiques, les chercheurs, mais aussi le public, comprennent les enjeux sous-jacents à cette censure et agissent pour préserver l’intégrité de la science. La liberté de la recherche est une condition sine qua non pour faire avancer la connaissance et comprendre les enjeux qui façonnent notre monde.
En conclusion, les restrictions actuelles aux États-Unis sur certains mots dans la science et la suppression de milliers de pages sur des sujets cruciaux nous rappellent à quel point la science est fragile face aux pressions politiques. Ce phénomène mérite toute notre attention, car il en va de l’avenir de la recherche et de l’éducation, mais aussi de la santé publique et de notre environnement. Il est plus que jamais nécessaire de rester vigilant et de défendre un espace scientifique libre, impartial et respectueux des faits.
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