Dans l’adversité pourquoi les hommes agissent autrement que les femmes ?

Devant l’adversité, les hommes et les femmes réagissent différemment, une dichotomie souvent soulignée par des études sociologiques et psychologiques. Tandis que la société évolue, la manière dont nous abordons et comprenons la détresse masculine subit elle aussi une transformation. Cet article s’efforce de dépeindre un panorama de ces différences, explorant les réactions des hommes à travers les différentes étapes de leur vie, de l’enfance à l’âge adulte, et les conséquences de ces réactions sur leur santé mentale.

Un aspect positif de cette différence, mais…

Solitude, hyperconnectivité, clivage, inflation, crise du logement : les temps sont durs et les hommes réagissent, en général, différemment des femmes face au stress et à l’adversité. Ils se centrent davantage sur le problème, et moins sur leurs émotions. Ils sont plus enclins que les femmes à présenter un état d’esprit positif, mais ils sont aussi plus enclins à réagir en ayant des comportements agressifs.

Dès l’Enfance : Des Différences Marquées

L’adversité chez les hommes se manifeste dès l’enfance. Selon des études réalisées, notamment l’Enquête sur la santé des collectivités canadiennes (2022), les garçons sont plus susceptibles d’être vulnérables sur le plan de la maturité affective dès l’âge de la maternelle. Avec un pourcentage de 17 % classés comme vulnérables, contre 6 % chez les filles, ces premières expériences de l’adversité montrent déjà une tendance qui se poursuivra tout au long de la vie.

Les garçons sont également plus enclins à présenter des problèmes dans la sphère sociale et affective, ainsi que des difficultés d’apprentissage ou d’adaptation comme le TDAH ou les troubles de l’opposition dès le début de leur parcours scolaire. Cette tendance se maintient pendant toute la durée de leur éducation primaire et secondaire, où ils sont plus nombreux à recevoir des diagnostics de handicap ou de difficultés d’apprentissage.

Réaction à l’Adolescence et à l’Âge Adulte

À l’adolescence, une enquête menée en 2023 auprès de 17 000 Québécois de 12 à 25 ans révèle que les jeunes hommes ont tendance à rapporter moins d’anxiété et de dépression que les jeunes femmes. Cependant, ils sont plus susceptibles de développer une consommation excessive d’alcool et d’autres comportements à risque à mesure qu’ils vieillissent.

À l’âge adulte, la réaction masculine à l’adversité devient encore plus complexe. Les hommes sont réputés pour leur approche moins axée sur l’expression émotionnelle et plus centrée sur l’action. Cependant, cela ne signifie pas qu’ils ne souffrent pas ou qu’ils ne ressentent pas d’émotions. Au contraire, le fait de ne pas chercher d’aide malgré une réelle détresse psychologique peut aggraver leur situation. L’enquête de 2022 indique que les hommes de 18 à 34 ans au Québec jugent leur santé mentale passable à mauvaise à hauteur de 12 %, contre 15 % chez les femmes de la même tranche d’âge. Cette tendance s’inverse à partir de 50 ans, où les hommes sont plus nombreux à avoir une perception négative de leur santé mentale.

Manque de Recherche d’Aide et Conséquences

Malgré une prise de conscience accrue de l’importance de la santé mentale, un stigmate persistant entoure les hommes qui cherchent de l’aide. Dès l’adolescence, ils sont moins susceptibles de recevoir des diagnostics médicaux pour des problèmes psychologiques, tendance qui persiste à l’âge adulte. Cette réticence à chercher de l’aide est souvent aggravée par des normes culturelles qui valorisent l’autonomie et la force chez les hommes, décourageant l’expression de la vulnérabilité.

Suicide et comportements autodestructeurs

La réticence des hommes à discuter de leurs problèmes et à chercher de l’aide a des conséquences tragiques. Les hommes sont moins susceptibles de tenter le suicide que les femmes, mais leur taux de suicide réussi est trois fois plus élevé. En outre, ils représentent une proportion disproportionnée des décès par surdose et des cas d’itinérance visible, selon les statistiques du INSPQ de 2024.

Violence conjugale

Les impacts de la violence conjugale sur les hommes sont souvent sous-estimés ou mal compris. Une enquête réalisée en 2021 a révélé que 20 % des hommes québécois en couple se disaient victimes de violence conjugale, un chiffre légèrement supérieur à celui des femmes. Cette violence, bien que moins fréquemment mortelle ou sévère que celle subie par les femmes, représente néanmoins une forme grave de souffrance qui nécessite attention et soutien.

Vers une Solution : Déconstruction et Support

Face à cette réalité, des spécialistes proposent des solutions axées sur la déconstruction des stéréotypes de genre et l’amélioration des services de soutien pour les hommes. Il est crucial de multiplier les modèles d’hommes capables d’exprimer leur vulnérabilité et d’offrir des services adaptés aux besoins spécifiques des hommes dès l’enfance.

La déconstruction de ces normes commence par un changement dans la façon dont la société perçoit et traite les garçons dès leur plus jeune âge. Il est impératif de consoler les jeunes garçons et de leur permettre d’exprimer leurs émotions librement, sans crainte de jugement ou de répercussions négatives.

En conclusion, la manière dont les hommes réagissent à l’adversité est profondément influencée par des facteurs culturels, sociaux, et psychologiques qui se manifestent dès l’enfance. Pour changer cette dynamique, il est essentiel d’aborder ces questions ouvertement, de déconstruire les normes de genre nuisibles, et de fournir un soutien adapté aux hommes à tous les stades de leur vie. Cela nécessitera un effort collectif, impliquant éducateurs, professionnels de la santé, familles, et les hommes eux-mêmes, pour créer un environnement où chercher de l’aide est non seulement accepté, mais encouragé.

Note: Cet article est une exploration de la manière dont les hommes font face à l’adversité à travers différentes phases de leur vie. Il se base sur des données et des études provenant principalement du Québec, mais les conclusions tirées peuvent être pertinentes dans d’autres contextes culturels et géographiques.

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