
Elle dit entendre les morts, ressentir les émotions des disparus et deviner les secrets que les vivants peinent à déchiffrer. Allison DuBois n’est pas un personnage de fiction sorti de l’imagination d’un scénariste hollywoodien, mais bien une femme réelle, à la frontière du mystique et de l’enquête criminelle.
Son parcours unique a donné naissance à la célèbre série télévisée Medium, portée par l’actrice Patricia Arquette.
Dans cette chronique, nous vous invitons à découvrir l’histoire aussi fascinante que controversée d’une femme qui prétend parler avec l’au-delà, tout en collaborant avec la police.
Une enfance marquée par l’invisible
Allison DuBois naît le 24 janvier 1972 à Phoenix, en Arizona. Dès son plus jeune âge, elle affirme ressentir des présences, entendre des voix et voir ce que d’autres ne perçoivent pas. À six ans, elle raconte déjà des visions troublantes à sa mère, des intuitions sur la mort de proches, des messages provenant d’êtres qu’elle seule semble capter. Ces révélations, loin d’être prises à la légère dans sa famille, sont accueillies avec une étrange attention mêlée d’inquiétude et de respect.
Au fil des années, ce don s’intensifie. Loin de la caricature de la petite fille étrange, Allison se montre curieuse, intelligente, ouverte. Elle s’intéresse à la psychologie, à la compréhension des comportements humains et à la justice. L’invisible semble avoir tracé une voie pour elle, mais elle choisit de l’explorer avec méthode et prudence, sans jamais nier ce qui l’habite profondément.
Une formation universitaire singulière
Allison DuBois n’a jamais voulu être cantonnée au mystique. Elle veut comprendre, prouver, confronter. C’est pourquoi elle s’inscrit à l’Arizona State University où elle obtient un diplôme en science politique, puis poursuit un master en psychologie. C’est pendant ses études qu’elle commence à collaborer avec Gary Schwartz, professeur de psychologie et chercheur à l’université d’Arizona.
Schwartz s’intéresse aux expériences médiumniques dans un cadre scientifique. Ensemble, ils mèneront des expériences contrôlées dans lesquelles Allison fournit des détails sur des défunts inconnus. Ces travaux donneront lieu à plusieurs publications controversées et susciteront autant d’admiration que de scepticisme. La démarche est osée : tenter de faire entrer l’au-delà dans les laboratoires.
La justice fait appel à l’intuition
Au-delà des expériences académiques, c’est surtout pour ses « lectures » sur des scènes de crime qu’Allison DuBois commence à faire parler d’elle. Dès les années 2000, elle aurait été consultée officieusement par plusieurs services de police, notamment en Arizona et au Texas, pour des affaires non élucidées. Elle prétend pouvoir voir les derniers instants de la victime, ressentir les émotions des personnes disparues, identifier parfois même des éléments utiles à l’enquête.
Cependant, ces collaborations demeurent floues et jamais officiellement reconnues. Les autorités policières se montrent prudentes, voire réticentes à associer leur image à une médium, même si certains enquêteurs en privé reconnaissent avoir été troublés par la précision de ses visions.
Le grand public la découvre… à travers une série
En 2005, la vie d’Allison DuBois bascule dans la sphère médiatique. La chaîne NBC lance la série Medium, inspirée directement de sa vie. Patricia Arquette incarne Allison, une mère de famille qui travaille comme consultante pour le procureur, tout en gérant ses dons de médium.
Le succès est immédiat. La série est saluée pour son ton réaliste, son humanité et sa façon de traiter le paranormal avec sérieux sans tomber dans l’exagération. Allison DuBois devient une figure publique. Elle est invitée sur les plateaux de télévision, publie plusieurs ouvrages autobiographiques, et commence à donner des conférences.
Entre admiration et controverse
Comme souvent lorsqu’une personne prétend dialoguer avec les morts, la notoriété d’Allison attire aussi les critiques. Des sceptiques notoires, comme les membres de la James Randi Educational Foundation, remettent en question l’authenticité de ses dons. Ils affirment qu’aucune preuve scientifique solide ne valide ses capacités.
D’autres soulignent le flou entourant ses collaborations avec la police, souvent non vérifiables ou contestées. Mais pour ses partisans, les résultats parlent d’eux-mêmes : certains témoignages de familles endeuillées disent avoir trouvé la paix grâce à elle.
Une vie familiale bien réelle
Loin du sensationnalisme, Allison DuBois mène aussi une vie de mère et d’épouse. Elle élève trois filles avec son mari Joe, et se décrit comme une femme ordinaire dotée de perceptions extraordinaires. Elle insiste sur son besoin de stabilité familiale, qui lui permet de canaliser ses ressentis et de garder un pied dans la réalité.
Elle affirme que ses enfants ont, eux aussi, des sensibilités particulières, sans pour autant chercher à les médiatiser. La frontière entre don et fardeau semble parfois fine. Allison partage volontiers que ses visions sont souvent éprouvantes, surtout lorsqu’elles concernent des enfants ou des crimes violents.
Des ouvrages pour raconter et transmettre
Allison DuBois a publié plusieurs livres dans lesquels elle partage son expérience, ses ressentis, et ses conseils pour les personnes sensibles aux énergies ou souhaitant développer leur intuition. Parmi ses titres les plus connus : Don’t Kiss Them Good-Bye, We Are Their Heaven ou encore Secrets of the Monarch. Elle y aborde la communication avec les morts, mais aussi la résilience, le deuil, et le lien invisible qui subsiste entre les vivants et les disparus.
Son style est simple, accessible, loin des discours ésotériques complexes. Elle souhaite avant tout rassurer, guider, et témoigner d’un monde qu’elle perçoit mais que d’autres refusent de voir.
Une frontière floue entre réel et surnaturel
Ce qui fascine autant qu’il dérange chez Allison DuBois, c’est cette ambiguïté constante : elle n’affirme pas détenir la vérité, mais propose une autre façon de voir le monde. Pour certains, elle est une fraude bien orchestrée ; pour d’autres, un pont entre les mondes. Le fait qu’elle ait inspiré une série télévisée à succès renforce à la fois sa visibilité et les soupçons de mise en scène.
Et pourtant, malgré les critiques, elle continue d’être sollicitée, d’écrire, de parler dans les médias. Sa voix calme, sa détermination tranquille, et son discours accessible touchent un large public, bien au-delà des passionnés du paranormal.
Conclusion : le mystère DuBois persiste
Allison DuBois incarne une époque où la frontière entre science, émotion et spiritualité s’amenuise. Elle fascine parce qu’elle ose. Elle intrigue parce qu’elle vit pleinement ce que beaucoup n’osent croire. Son histoire, qu’on y adhère ou non, a marqué les esprits, autant par son ancrage dans la réalité que par son ouverture sur l’invisible.
Et vous, que penseriez-vous si un jour, en regardant quelqu’un droit dans les yeux, vous aviez la sensation d’entendre une voix que personne d’autre n’entend ?
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