Accès aux cours d’eau à Montréal : Une restriction qui ne coule pas de source

Accès aux cours d'eau à Montréal : Une restriction qui ne coule pas de source

Au Canada, l’eau est abondante, avec ses dix millions de kilomètres carrés et ses innombrables lacs, rivières et fleuves. À Montréal, particulièrement, la ville est enchâssée dans le majestueux fleuve Saint-Laurent, une source d’eau douce indispensable à la vie des Canadiens et un patrimoine naturel d’une valeur inestimable. Cependant, bien que Montréal soit une île, l’accès à ses eaux semble de plus en plus limité. Comment en sommes-nous arrivés à une situation où le citoyen moyen se voit privé d’un droit aussi fondamental que celui de se rapprocher de l’eau ?

L’historique du problème

Historiquement, les cours d’eau ont été utilisés comme moyens de transport, de commerce et de subsistance. Les premiers habitants du Canada, les Autochtones, considéraient l’eau comme sacrée et l’utilisaient à des fins diverses, notamment la pêche, le transport et les rituels. Avec l’arrivée des colons, l’importance de l’eau a évolué, mais sa valeur et l’importance est restée la même.

Au fil des ans, avec le développement urbain, l’accès à ces cours d’eau s’est progressivement réduit. Les terrains riverains ont été acquis par des particuliers, des entreprises ou des institutions, créant ainsi des barrières physiques entre l’eau et les citoyens. Dans certains cas, la motivation était purement économique, où les vues sur l’eau augmentaient considérablement la valeur des propriétés.

Le rôle des municipalités

À Montréal, comme dans plusieurs autres villes du Québec, cette restriction d’accès s’est aggravée en raison des décisions des municipalités. Pour diverses raisons, notamment la sécurité, la protection environnementale ou le développement, les municipalités ont imposé des réglementations urbaines limitant l’accès à l’eau. Dans certains cas, elles ont même fermé des rampes de mise à l’eau, limitant ainsi aux citoyens la chance d’utiliser leurs embarcations.

Si certaines de ces réglementations peuvent avoir une justification légitime, d’autres semblent davantage motivées par des intérêts économiques. En effet, l’urbanisation et le développement immobilier le long des berges ont parfois été privilégiés au détriment de l’accès public à l’eau.

Le cas de Montréal

Montréal, avec son statut d’île, devrait être un paradis pour les amateurs d’eau. Cependant, les Montréalais constatent avec frustration la diminution des points d’accès publics à l’eau. Des espaces autrefois ouverts au public ont été vendus à des promoteurs immobiliers ou transformés en propriétés privées, notamment le nombre de lieux où les citoyens pouvaient se connecter avec le fleuve.

Cette situation est d’autant plus ironique que Montréal, au cours des dernières années, a fait des efforts pour se rapprocher de l’eau, avec des projets comme la promenade Bellerive ou le développement du Vieux-Port. Mais ces efforts semblent incohérents et ne sont pas réellement connectés avec la réalité que vivent de nombreux citoyens.

Les conséquences pour les citoyens

La privation d’accès à l’eau a de nombreuses conséquences. D’une part, elle limite les activités récréatives : canot, kayak, pêche, baignade, etc. D’autre part, elle prive les citoyens d’un espace de détente, de méditation et de connexion avec la nature.

De plus, cette restriction d’accès a également des implications sur le plan culturel et identitaire. L’eau, en particulier le Saint-Laurent, fait partie de l’identité québécoise. En restreindre l’accès, c’est aussi éroder une partie de l’identité collective.

Vers une solution

Face à cette problématique, plusieurs voix s’élèvent depuis des décennies pour réclamer un changement. Des groupes citoyens et écologistes appellent à une révision des réglementations municipales pour garantir un accès plus démocratique aux cours d’eau.

Il est essentiel que les municipalités se réveillent et accordent l’importance de cet accès pour le bien-être et la qualité de vie de leurs citoyens. Des initiatives pourraient être mises en place, comme l’achat de terrains riverains pour les transformer en espaces publics, la création de nouvelles rampes de mise à l’eau ou la mise en place de partenariats avec des propriétaires privés pour garantir un accès public.

Conclusion

L’accès à l’eau est un droit fondamental. Dans un pays comme le Canada, et surtout dans une ville comme Montréal, entourée par le majestueux Saint-Laurent, il est impensable que ce droit soit restreint. Il est temps que les décideurs estiment l’importance de cet enjeu et agissent en conséquence. Pour les générations présentes et futures, l’accès à l’eau doit être préservé, célébré et, surtout, garanti.

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